L'intervention publique s'appuie sur plusieurs justifications théoriques et empiriques :

• Échec du marché : Les marchés ne parviennent pas toujours à allouer les ressources de manière efficace. Les biens publics, tels que l'éducation ou la défense, présentent des caractéristiques telles que la non-exclusivité et la non-rivalité qui entraînent une sous-production par le secteur privé.
• Externalités : Les actions d'un agent économique peuvent avoir des effets indirects sur d'autres agents, positifs ou négatifs. Par exemple, la pollution est une externalité négative qui peut nécessiter une régulation gouvernementale pour protéger la santé publique.
• Justice sociale : L'État peut intervenir pour corriger les inégalités de revenus et de richesse. Par le biais de la fiscalité et des transferts, il cherche à garantir un certain niveau de bien-être pour tous les citoyens.
• Stabilisation économique : En période de crise, l'État peut intervenir pour relancer la demande, par exemple à travers des plans de relance économique, des subventions ou des baisses d'impôts.

Malgré ses justifications, l'intervention publique est soumise à diverses contraintes :

• Ressources limitées : L'État doit gérer des ressources financières limitées. Accroître les dépenses publiques pour corriger les échecs du marché peut entraîner une augmentation de la dette publique.
• Estimation des effets : Évaluer l'impact des politiques publiques est complexe. Les résultats peuvent varier en fonction de nombreux facteurs, rendant difficile la prévision du succès des interventions.
• Influence des lobbys : Les décisions politiques peuvent être influencées par des groupes d'intérêt qui peuvent peser sur les politiques publiques pour servir des intérêts particuliers, parfois au détriment de l'intérêt général.
• Rigidité administrative : La bureaucratie peut ralentir l'efficacité de l'intervention publique. Des processus d'approbation longs et compliqués peuvent rendre l'État moins réactif face à des problèmes économiques urgents.

Les modes d'intervention publique sont variés et incluent :

• Politique budgétaire : Modification des niveaux de taxation et des dépenses. Par exemple, une augmentation des dépenses publiques peut stimuler l'économie en cas de ralentissement.
• Réglementation : Création de règles qui encadrent le comportement des entreprises ou des particuliers pour protéger l'environnement ou la santé publique.
• Création de biens publics : Fourniture directe par l'État de biens et services jugés essentiels, comme l'éducation, la santé ou les infrastructures.
• Transferts sociaux : Distribution de fonds par l'État aux individuals ayant besoin d'aide financière, tels que les chômeurs ou les travailleurs à faible revenu.