Dans le cycle des Argonautes, Jason, fils d'un roi déchu, est exilé de son pouvoir. Il reçoit la mission impossible de récupérer la toison d'or. Sa quête le mène en Colchide, un endroit menaçant et mystique. Il bénéficie de l'aide d'Athéna, la déesse qui soutient souvent les héros. Jason doit affronter des créatures mythiques comme un bélier ailé à la toison d'or, un dragon et des taureaux cracheurs de feu. Ces créatures rappellent d'autres figures mythologiques comme le lion de Némée ou l'hydre de Lerne. Le héros affronte diverses épreuves qui sont autant de tests de sa valeur, similaires aux travaux d'Héraklès. Médée, petite-fille du Soleil, joue un rôle crucial dans la réussite de Jason par ses pouvoirs magiques et son amour.

Médée est une figure complexe de la mythologie, une magicienne douée d'une grande puissance. Son nom, dérivé du mot indo-européen 'med-', renvoie à la médecine, soulignant sa maîtrise des arts magiques. Elle est également une amante passionnée qui trahit son propre clan par amour pour Jason, avec qui elle a plusieurs enfants. Cependant, elle est surtout connue pour le crime d'infanticide, tel que popularisé par Euripide au Ve siècle av. J.C. Dans sa pièce, Médée tue ses enfants pour se venger de Jason, un acte qui subvertit son rôle traditionnel de mère. Cette image est reprise par Corneille dans son 'Médée'. Pourtant, avant qu'Euripide ne transforme le mythe, Médée était principalement perçue comme une aide précieuse pour Jason. Elle est aussi une figure d'insoumission, refusant de se soumettre à son père ou à son mari, assumant ses actes avec détermination, défiant ainsi les normes sociales et morales de son temps. Une étrangère par essence, elle s'impose dans la légende comme une migrante rejetée, tour à tour magie et victime de la société grecque patriarcale et xénophobe.

Le mythe de Médée a inspiré de nombreuses œuvres artistiques au fil du temps. L'un des exemples les plus frappants est le tableau de Delacroix en 1836, qui illustre 'Médée furieuse'. Évoquant des émotions intenses, la peinture capture Médée au cœur de son conflit moral. Ses yeux sont ombragés, reflétant sa rage intérieure et la lutte entre son amour pour ses enfants et sa désir de vengeance. Le choix des couleurs, dominé par un rouge sombre, symbolise à la fois la passion et la destruction. C'est un exemple important de la manière dont le romantisme explore la psychologie du personnage à travers un style dramatique et intense. D'autres œuvres, comme celles de Pier Paolo Pasolini en 1969 et Frédéric Sandys en 1868, investissent également le personnage de Médée de sentiments de puissance, d'amour et de fierté, tout en soulignant son statut d'étrangère et de magicienne, renforçant ainsi son caractère mythique et tragique.