Définition
Histoire
Science qui a pour objet la connaissance du passé des sociétés humaines, le récit des événements qui ont marqué ce passé.
Mémoire
Capacité de se souvenir des événements passés, ou ensemble des souvenirs consécutifs des événements vécus ou racontés.
Les enjeux de l'histoire et de la mémoire
L’histoire et la mémoire sont deux notions essentielles pour comprendre comment les contemporains se rapportent aux événements passés. L'histoire implique une démarche scientifique visant à établir les faits de manière objective, en utilisant des sources variées et rigoureusement analysées. La mémoire, quant à elle, est plus subjective et émotionnelle, reflétant la manière dont les individus ou les groupes se souviennent du passé.
Les mémoires plurielles
La mémoire n'est pas monolithique; elle se décline en mémoires plurielles, souvent conflictuelles. Chaque groupe social peut porter une mémoire différente d’un même événement. Ces mémoires plurielles peuvent entrer en conflit, car elles reflètent des intérêts, des visions, et des sentiments divers face à un même passé. Par exemple, les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France varient énormément entre résistants, collaborateurs, et autres groupes touchés par la guerre.
Le rôle de l'historien face à la mémoire
L'historien occupe une position clé dans la réflexion sur les relations entre histoire et mémoire. En analysant les mémoires collectives, l'historien cherche à comprendre comment celles-ci se forment et quelles influences elles exercent sur la société actuelle. Les historiens doivent déconstruire les mythes, vérifier les faits historiques et rendre compte des différentes perspectives. Leur travail contribue à clarifier et parfois apaiser les débats mémoriels.
Les politiques de la mémoire
Les politiques de la mémoire se réfèrent aux actions entreprises par des États ou des institutions pour contrôler, influencer ou façonner les souvenirs d'un peuple. Cela peut inclure l'instruction publique, la construction de monuments, l'organisation de commémorations nationales et l'instauration de jours fériés. Ces politiques visent souvent à promouvoir une certaine vision de l'histoire, à forger une identité nationale, ou à favoriser la réconciliation. En France, la loi Gayssot du 13 juillet 1990, qui criminalise le négationnisme, est un exemple de politique mémorielle.
A retenir :
L'opposition entre histoire et mémoire réside dans leur nature : tandis que l'histoire est une discipline scientifique cherchant à établir des faits avérés, la mémoire demeure avant tout subjective, collective ou individuelle. La multiplicité des mémoires reflète la diversité des expériences vécues et des interprétations, souvent conflictuelles. Dans ce cadre, le rôle de l'historien est crucial, consistant à analyser, comprendre et parfois déconstruire ces mémoires pour mieux approcher la réalité historique. Aussi, à travers les politiques mémorielles, les sociétés tentent de compenser, d'honorer, ou de manipuler ces mémoires pour diverses fins sociales, politiques ou identitaires.