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chapitre 2 MTU

1.lecture et construction d'un tableau statistique
  • Titre : indique la population concernée et la variable analysée (ex : « bacheliers 2021 par type de bac »).
  • Colonnes : effectifs (nombres) et/ou pourcentages (%).
  • Ligne « total » : donne l’effectif global (N).
  • Modalités : chaque ligne (hors total) correspond à une modalité de la variable (ex : général, technologique, professionnel).
  • Champ et source : précisés en note pour comprendre la portée des données.


2. Calculs de pourcentages et proportions


  • Proportion (%) d'un sous-groupe:

proportion (%) = (effectif du sous-groupe / effectif total) x 100

  • Exemple (bacheliers 2021) :
  • Bac général : 371 705/689 021 x 100 =53,9 %
  • Bac technologique : 19,8 %
  • Bac professionnel : 26,3 %


3. Interprétation des pourcentages


  • Toujours préciser la base (population de référence).
  • Les pourcentages permettent de comparer des groupes de tailles différentes.


4. Variations absolues et relatives


  • variation absolue: différence brute entre deux valeurs

variation absolue = valeur finale - valeur initiale

  • Variation relative(ou taux de variation) : évolution exprimée en pourcentage par rapport à la valeur initiale.

taux de variation (%)= (valeur finale - valeur initiale/ valeur initiale) x 100

  • coefficient multiplicateur :

CM= 1+ taux de variation (en proportion)

  • ex: hausse de 20% --> CM = 1,2; baisse de 20% --> CM= 0,8

5. Attention aux erreurs courantes


  • Pourcentages élevés :
  • +100 % = doublement ; +200 % = triplement ; +400 % = quintuplement.
  • Deux hausses de 50 % : 
  • 1,5×1,5=2,25 → +125 % (et non +100 %).
  • Deux baisses successives de 30 % puis 50 % : 

0,7×0,5=0,35 → il reste 35 % du prix initial (et non 20 %).

  • Les variations relatives ne s’additionnent pas : elles se multiplient via les coefficients multiplicateurs.


6. Catégories socioprofessionnelles (PCS)


  • PCS : classification de l’Insee en 8 grands groupes (cadres, ouvriers, employés, etc.), utilisée pour analyser l’origine sociale des bacheliers.
  • PCS Ménage : nouvelle grille combinant les PCS des deux adultes du ménage, pour mieux décrire la situation sociale globale.


7. Origine sociale et type de bac


  • Les enfants de cadres obtiennent plus souvent un bac général ; ceux d’ouvriers, un bac professionnel.
  • Les écarts de réussite (mentions) sont très marqués selon l’origine sociale, surtout dans les bacs généraux.


8. Taux de poursuite dans le supérieur


  • En 2022, 92,6 % des bacheliers généraux poursuivent dans le supérieur, contre 80 % pour l’ensemble des bacheliers.


9. À retenir pour l’analyse


  • Toujours indiquer la base des pourcentages.
  • Prendre en compte la catégorie sociale pour interpréter les inégalités d’accès et de réussite.
  • Pour les évolutions, privilégier les taux de variation et coefficients multiplicateurs pour éviter les erreurs d’interprétation.


réparation des bacheliers selon l'origine sociale (2021)
  • Sur 100 bacheliers :
  • 1,1 % sont enfants d’agriculteurs
  • 7,9 % enfants d’artisans, commerçants et chefs d’entreprise
  • 19,2 % appartiennent à des catégories indéterminées (retraités, inactifs, etc.), ce qui complique l’analyse de la population de référence.


répartition de la population active par PCS (2021, source Insee)
  • Points à retenir :
  • Agriculteurs : un peu plus de 1 % de la population active
  • Non-salariés/indépendants (agriculteurs, artisans, commerçants, chefs d’entreprise, professions libérales) : environ 10 %
  • Salariés : environ 90 % de la population active
  • Cadres/professions intellectuelles supérieures : plus de 20 %
  • Employés et ouvriers : plus de 45 % (employés : >25 %, ouvriers : ~20 %)
  • Professions intermédiaires : moins du quart


Limite des comparaisons
  • Les catégories sociales ne sont pas toujours comparables entre les différentes sources (ex : PCS vs catégories des parents des bacheliers)
  • Certaines catégories (retraités, inactifs, etc.) sont floues et représentent une part importante des bacheliers, ce qui rend la comparaison difficile.


source statistiques principales
  • INSEE : répartition de la population active, statistiques générales
  • INED : études démographiques
  • Ministère de l’Éducation nationale : données sur les élèves, bacheliers, panels et cohortes


suivi de cohortes et panels
  • Une cohorte : ensemble de personnes ayant connu un même événement la même année (ex : bacheliers 2021)
  • Suivi de cohorte : observation d’un groupe sur plusieurs années pour analyser les trajectoires et les différences selon l’origine sociale
  • Panels : enquêtes annuelles répétées auprès d’un même échantillon (ex : panel 1989, panel petite section 2021)
  • Ces enquêtes permettent une analyse longitudinale (suivi dans le temps) par opposition à l’analyse transversale (état à un moment donné).


exemple d'enquêtes longitudinales
  • Enquêtes du ministère de l’Éducation nationale : suivi d’élèves de la 6e au bac
  • Enquêtes Génération du Céreq : suivi de jeunes sortis du système scolaire sur leurs premières années de vie active


méthodes d'échantillonnages
  • Tirage aléatoire simple (méthode probabiliste)
  • Stratification (méthode des quotas) : division de la population en sous-groupes selon des variables (sexe, âge, profession), puis tirage au hasard dans chaque sous-groupe
  • Notion d’échantillon représentatif
  • Exemple : un sondage au 1/40e signifie que l’échantillon représente 1/40e de la population totale.


Les tableaux de croisés (ou tableaux de contingence)

Définition

  • Tableau croisé : tableau à double entrée qui permet d’étudier simultanément deux variables qualitatives sur une même population.
  • Exemple : croiser le type de baccalauréat obtenu et la PCS (Profession et Catégorie Sociale) du responsable des bacheliers.


Structure du tableau

  • Lignes : modalités d’une première variable (ex : PCS du responsable).
  • Colonnes : modalités d’une seconde variable (ex : type de bac).
  • Cases : effectifs correspondant à la combinaison des deux modalités.
  • Totaux marginaux : totaux de chaque ligne et de chaque colonne (appelés aussi effectifs marginaux).


Lecture et interprétation

  • Lecture directe : permet de répondre à des questions du type « combien d’enfants d’ouvriers ont obtenu un bac général ? »
  • Exemple chiffré : 39 741 enfants d’ouvriers ont obtenu un bac général en 2021.


Calculs de pourcentages: trois bases possibles
  1. Pourcentage sur le total général
  • Formule : (effectif de la case / total général) × 100
  • Exemple : (4 859 / 689 021) × 100 = 0,7 %
  • Utilité : détermine la part d’une modalité croisée dans l’ensemble de la population.
  • Limite : peu informatif pour comparer des groupes.
  1. Pourcentage en ligne
  • Formule : (effectif de la case / total de la ligne) × 100
  • Exemple : (4 859 / 7 615) × 100 = 63,8 %
  • Utilité : sur 100 bacheliers d’une PCS donnée, combien ont obtenu tel type de bac ?
  • Intérêt : permet de comparer les choix de bac selon l’origine sociale.
  1. Pourcentage en colonne
  • Formule : (effectif de la case / total de la colonne) × 100
  • Exemple : (4 859 / 371 705) × 100 = 1,3 %
  • Utilité : sur 100 bacheliers d’un type de bac donné, combien sont issus d’une PCS donnée ?
  • Intérêt : permet de comparer l’origine sociale des titulaires d’un type de bac.

À retenir:

  • Le choix de la base de calcul (total général, ligne, colonne) dépend de la question posée.
  • Les pourcentages en ligne et en colonne permettent des comparaisons précises entre groupes sociaux ou entre types de bac.
  • Les totaux marginaux permettent de retrouver les effectifs simples de chaque modalité.


Répartition sociale des bacheliers selon le type de baccalauréat

1. Lecture des pourcentages en lignes : profil des bacheliers selon leur origine sociale

  • Chaque ligne représente la répartition, en pourcentage, des types de baccalauréat obtenus par les enfants d’une même catégorie socioprofessionnelle (PCS).
  • Exemple : Parmi les enfants d’agriculteurs bacheliers, 63,8 % ont un bac général, 17,5 % un bac technologique, 18,6 % un bac professionnel.

Lecture différentielle (écarts à la moyenne) :

  • Les enfants de cadres supérieurs sont nettement surreprésentés en bac général (+24,9 points par rapport à la moyenne) et très sous-représentés en bac professionnel (–18,5 points).
  • Les enfants d’ouvriers sont sous-représentés en bac général (–12,6 points) et surreprésentés en bac professionnel (+7,8 points).
  • Les enfants d’employés sont proches de la moyenne, mais légèrement surreprésentés en bac technologique (+3 points).


2. Lecture des pourcentages en colonnes : composition sociale de chaque type de bac

  • Chaque colonne indique la part des différentes PCS dans chaque type de baccalauréat.
  • Exemple : Parmi les bacheliers généraux, 32,9 % sont enfants de cadres supérieurs, 10,7 % enfants d’ouvriers.


3. Principes de lecture d’un tableau croisé

  • Lecture en lignes : profil des enfants d’une PCS selon le type de bac obtenu.
  • Lecture en colonnes : composition sociale de chaque type de bac.
  • Comparaison systématique avec la moyenne (répartition marginale) pour repérer sur- ou sous-représentation.
  • Attention à ne pas confondre lecture majoritaire (pourcentages > 50 %) et lecture différentielle (écarts par rapport à la moyenne).


4. Interprétation sociologique

  • Il existe une corrélation entre PCS des parents et type de bac obtenu : l’orientation scolaire dépend en partie de l’origine sociale.
  • PCS = variable explicative (indépendante), type de bac = variable dépendante.
  • Pour expliquer ce lien, il faut mobiliser des théories sociologiques (capital culturel de Bourdieu, choix rationnel de Boudon).


Résumé :

  • Les enfants de cadres sont surreprésentés en bac général, les enfants d’ouvriers en bac professionnel.
  • Les différences de répartition révèlent des inégalités sociales dans l’accès aux différents types de baccalauréat.
  • L’analyse statistique permet de constater le lien, mais l’explication relève de la sociologie.


Corrélation et causalité
  • Il faut être prudent avec les corrélations : une relation statistique entre deux variables ne signifie pas nécessairement qu’il y a un lien de cause à effet.
  • Une variable peut être influencée par une troisième variable cachée. Pour vérifier la réalité d’une liaison, il faut contrôler d’autres variables via l’analyse multivariée (passer de l’analyse bivariée à multivariée).
  • Exemple : Les hommes ont plus d’accidents de voiture que les femmes, mais cela s’explique par le fait qu’ils parcourent plus de kilomètres. À kilométrage égal, la différence disparaît : le sexe n’est pas la cause directe.
  • D’autres exemples montrent que deux variables peuvent être corrélées parce qu’elles dépendent toutes deux d’une troisième (ex : consommation de viande et espérance de vie, toutes deux liées à la richesse du pays).
  • Il existe aussi des corrélations trompeuses dues à des variables multiples (ex : taux de divorce et nombre d’ordinateurs en Italie, tous deux liés à des facteurs régionaux et économiques différents).


Inégalités sociales devant l'école
  • Deux explications classiques de l’effet « origine sociale » sur la réussite scolaire : le revenu des parents et leur niveau de diplôme.
  • Analyse statistique (tableau 2.11) : à diplôme égal, le revenu n’a pas d’effet systématique sur la réussite ; à revenu égal, le niveau de diplôme du père a un effet net et régulier sur la réussite de l’enfant.
  • L’effet diplôme ne s’explique pas seulement par l’aide directe des parents diplômés ; il s’agit d’un avantage plus diffus.


Notion de capital culturel (Bourdieu et passeron )
  • L’« héritage culturel » transmis par les familles favorisées inclut savoirs, manières, savoir-faire, goûts, rapport à l’école, etc.
  • Bourdieu distingue trois formes de capital culturel :
  • À l’état incorporé : dispositions durables (habitus, langage, manières…)
  • À l’état objectivé : biens culturels (livres, ordinateurs…)
  • À l’état institutionnalisé : diplômes scolaires.
  • Les inégalités de réussite scolaire découlent des inégalités de capital culturel, que l’école tend à reproduire et à légitimer en les présentant comme naturelles (don, mérite).


Inégalités d'orientation et trajectoires scolaires (bourdon)
  • Au-delà de la réussite, il existe des inégalités d’orientation à niveau scolaire égal : les enfants de cadres supérieurs accèdent plus souvent à la 6e que ceux d’ouvriers, même avec des résultats similaires.
  • Boudon explique ces différences par des stratégies familiales : chaque famille évalue les coûts et bénéfices des choix scolaires selon sa position sociale. Les familles modestes sont plus prudentes, les familles aisées plus ambitieuses pour leurs enfants.
  • Les conseils de classe entérinent souvent ces choix, ce qui accentue les différences sociales d’orientation.


Complémentarité des approches
  • Les explications de Bourdieu (capital culturel, habitus) et de Boudon (stratégies familiales, choix rationnels) sont complémentaires pour comprendre les inégalités scolaires.
  • Les inégalités de réussite et d’orientation s’articulent et se renforcent mutuellement, notamment via le tri scolaire et social (constitution de « bonnes classes »).
  • Des recherches récentes montrent que l’école non seulement reproduit mais amplifie les inégalités sociales.


A retenir :

  • Corrélation ≠ causalité : toujours contrôler les variables cachées.
  • Le capital culturel transmis par la famille est déterminant dans la réussite scolaire.
  • Les stratégies et anticipations familiales expliquent les différences d’orientation.
  • L’école tend à reproduire et même à amplifier les inégalités sociales.



chapitre 2 MTU

1.lecture et construction d'un tableau statistique
  • Titre : indique la population concernée et la variable analysée (ex : « bacheliers 2021 par type de bac »).
  • Colonnes : effectifs (nombres) et/ou pourcentages (%).
  • Ligne « total » : donne l’effectif global (N).
  • Modalités : chaque ligne (hors total) correspond à une modalité de la variable (ex : général, technologique, professionnel).
  • Champ et source : précisés en note pour comprendre la portée des données.


2. Calculs de pourcentages et proportions


  • Proportion (%) d'un sous-groupe:

proportion (%) = (effectif du sous-groupe / effectif total) x 100

  • Exemple (bacheliers 2021) :
  • Bac général : 371 705/689 021 x 100 =53,9 %
  • Bac technologique : 19,8 %
  • Bac professionnel : 26,3 %


3. Interprétation des pourcentages


  • Toujours préciser la base (population de référence).
  • Les pourcentages permettent de comparer des groupes de tailles différentes.


4. Variations absolues et relatives


  • variation absolue: différence brute entre deux valeurs

variation absolue = valeur finale - valeur initiale

  • Variation relative(ou taux de variation) : évolution exprimée en pourcentage par rapport à la valeur initiale.

taux de variation (%)= (valeur finale - valeur initiale/ valeur initiale) x 100

  • coefficient multiplicateur :

CM= 1+ taux de variation (en proportion)

  • ex: hausse de 20% --> CM = 1,2; baisse de 20% --> CM= 0,8

5. Attention aux erreurs courantes


  • Pourcentages élevés :
  • +100 % = doublement ; +200 % = triplement ; +400 % = quintuplement.
  • Deux hausses de 50 % : 
  • 1,5×1,5=2,25 → +125 % (et non +100 %).
  • Deux baisses successives de 30 % puis 50 % : 

0,7×0,5=0,35 → il reste 35 % du prix initial (et non 20 %).

  • Les variations relatives ne s’additionnent pas : elles se multiplient via les coefficients multiplicateurs.


6. Catégories socioprofessionnelles (PCS)


  • PCS : classification de l’Insee en 8 grands groupes (cadres, ouvriers, employés, etc.), utilisée pour analyser l’origine sociale des bacheliers.
  • PCS Ménage : nouvelle grille combinant les PCS des deux adultes du ménage, pour mieux décrire la situation sociale globale.


7. Origine sociale et type de bac


  • Les enfants de cadres obtiennent plus souvent un bac général ; ceux d’ouvriers, un bac professionnel.
  • Les écarts de réussite (mentions) sont très marqués selon l’origine sociale, surtout dans les bacs généraux.


8. Taux de poursuite dans le supérieur


  • En 2022, 92,6 % des bacheliers généraux poursuivent dans le supérieur, contre 80 % pour l’ensemble des bacheliers.


9. À retenir pour l’analyse


  • Toujours indiquer la base des pourcentages.
  • Prendre en compte la catégorie sociale pour interpréter les inégalités d’accès et de réussite.
  • Pour les évolutions, privilégier les taux de variation et coefficients multiplicateurs pour éviter les erreurs d’interprétation.


réparation des bacheliers selon l'origine sociale (2021)
  • Sur 100 bacheliers :
  • 1,1 % sont enfants d’agriculteurs
  • 7,9 % enfants d’artisans, commerçants et chefs d’entreprise
  • 19,2 % appartiennent à des catégories indéterminées (retraités, inactifs, etc.), ce qui complique l’analyse de la population de référence.


répartition de la population active par PCS (2021, source Insee)
  • Points à retenir :
  • Agriculteurs : un peu plus de 1 % de la population active
  • Non-salariés/indépendants (agriculteurs, artisans, commerçants, chefs d’entreprise, professions libérales) : environ 10 %
  • Salariés : environ 90 % de la population active
  • Cadres/professions intellectuelles supérieures : plus de 20 %
  • Employés et ouvriers : plus de 45 % (employés : >25 %, ouvriers : ~20 %)
  • Professions intermédiaires : moins du quart


Limite des comparaisons
  • Les catégories sociales ne sont pas toujours comparables entre les différentes sources (ex : PCS vs catégories des parents des bacheliers)
  • Certaines catégories (retraités, inactifs, etc.) sont floues et représentent une part importante des bacheliers, ce qui rend la comparaison difficile.


source statistiques principales
  • INSEE : répartition de la population active, statistiques générales
  • INED : études démographiques
  • Ministère de l’Éducation nationale : données sur les élèves, bacheliers, panels et cohortes


suivi de cohortes et panels
  • Une cohorte : ensemble de personnes ayant connu un même événement la même année (ex : bacheliers 2021)
  • Suivi de cohorte : observation d’un groupe sur plusieurs années pour analyser les trajectoires et les différences selon l’origine sociale
  • Panels : enquêtes annuelles répétées auprès d’un même échantillon (ex : panel 1989, panel petite section 2021)
  • Ces enquêtes permettent une analyse longitudinale (suivi dans le temps) par opposition à l’analyse transversale (état à un moment donné).


exemple d'enquêtes longitudinales
  • Enquêtes du ministère de l’Éducation nationale : suivi d’élèves de la 6e au bac
  • Enquêtes Génération du Céreq : suivi de jeunes sortis du système scolaire sur leurs premières années de vie active


méthodes d'échantillonnages
  • Tirage aléatoire simple (méthode probabiliste)
  • Stratification (méthode des quotas) : division de la population en sous-groupes selon des variables (sexe, âge, profession), puis tirage au hasard dans chaque sous-groupe
  • Notion d’échantillon représentatif
  • Exemple : un sondage au 1/40e signifie que l’échantillon représente 1/40e de la population totale.


Les tableaux de croisés (ou tableaux de contingence)

Définition

  • Tableau croisé : tableau à double entrée qui permet d’étudier simultanément deux variables qualitatives sur une même population.
  • Exemple : croiser le type de baccalauréat obtenu et la PCS (Profession et Catégorie Sociale) du responsable des bacheliers.


Structure du tableau

  • Lignes : modalités d’une première variable (ex : PCS du responsable).
  • Colonnes : modalités d’une seconde variable (ex : type de bac).
  • Cases : effectifs correspondant à la combinaison des deux modalités.
  • Totaux marginaux : totaux de chaque ligne et de chaque colonne (appelés aussi effectifs marginaux).


Lecture et interprétation

  • Lecture directe : permet de répondre à des questions du type « combien d’enfants d’ouvriers ont obtenu un bac général ? »
  • Exemple chiffré : 39 741 enfants d’ouvriers ont obtenu un bac général en 2021.


Calculs de pourcentages: trois bases possibles
  1. Pourcentage sur le total général
  • Formule : (effectif de la case / total général) × 100
  • Exemple : (4 859 / 689 021) × 100 = 0,7 %
  • Utilité : détermine la part d’une modalité croisée dans l’ensemble de la population.
  • Limite : peu informatif pour comparer des groupes.
  1. Pourcentage en ligne
  • Formule : (effectif de la case / total de la ligne) × 100
  • Exemple : (4 859 / 7 615) × 100 = 63,8 %
  • Utilité : sur 100 bacheliers d’une PCS donnée, combien ont obtenu tel type de bac ?
  • Intérêt : permet de comparer les choix de bac selon l’origine sociale.
  1. Pourcentage en colonne
  • Formule : (effectif de la case / total de la colonne) × 100
  • Exemple : (4 859 / 371 705) × 100 = 1,3 %
  • Utilité : sur 100 bacheliers d’un type de bac donné, combien sont issus d’une PCS donnée ?
  • Intérêt : permet de comparer l’origine sociale des titulaires d’un type de bac.

À retenir:

  • Le choix de la base de calcul (total général, ligne, colonne) dépend de la question posée.
  • Les pourcentages en ligne et en colonne permettent des comparaisons précises entre groupes sociaux ou entre types de bac.
  • Les totaux marginaux permettent de retrouver les effectifs simples de chaque modalité.


Répartition sociale des bacheliers selon le type de baccalauréat

1. Lecture des pourcentages en lignes : profil des bacheliers selon leur origine sociale

  • Chaque ligne représente la répartition, en pourcentage, des types de baccalauréat obtenus par les enfants d’une même catégorie socioprofessionnelle (PCS).
  • Exemple : Parmi les enfants d’agriculteurs bacheliers, 63,8 % ont un bac général, 17,5 % un bac technologique, 18,6 % un bac professionnel.

Lecture différentielle (écarts à la moyenne) :

  • Les enfants de cadres supérieurs sont nettement surreprésentés en bac général (+24,9 points par rapport à la moyenne) et très sous-représentés en bac professionnel (–18,5 points).
  • Les enfants d’ouvriers sont sous-représentés en bac général (–12,6 points) et surreprésentés en bac professionnel (+7,8 points).
  • Les enfants d’employés sont proches de la moyenne, mais légèrement surreprésentés en bac technologique (+3 points).


2. Lecture des pourcentages en colonnes : composition sociale de chaque type de bac

  • Chaque colonne indique la part des différentes PCS dans chaque type de baccalauréat.
  • Exemple : Parmi les bacheliers généraux, 32,9 % sont enfants de cadres supérieurs, 10,7 % enfants d’ouvriers.


3. Principes de lecture d’un tableau croisé

  • Lecture en lignes : profil des enfants d’une PCS selon le type de bac obtenu.
  • Lecture en colonnes : composition sociale de chaque type de bac.
  • Comparaison systématique avec la moyenne (répartition marginale) pour repérer sur- ou sous-représentation.
  • Attention à ne pas confondre lecture majoritaire (pourcentages > 50 %) et lecture différentielle (écarts par rapport à la moyenne).


4. Interprétation sociologique

  • Il existe une corrélation entre PCS des parents et type de bac obtenu : l’orientation scolaire dépend en partie de l’origine sociale.
  • PCS = variable explicative (indépendante), type de bac = variable dépendante.
  • Pour expliquer ce lien, il faut mobiliser des théories sociologiques (capital culturel de Bourdieu, choix rationnel de Boudon).


Résumé :

  • Les enfants de cadres sont surreprésentés en bac général, les enfants d’ouvriers en bac professionnel.
  • Les différences de répartition révèlent des inégalités sociales dans l’accès aux différents types de baccalauréat.
  • L’analyse statistique permet de constater le lien, mais l’explication relève de la sociologie.


Corrélation et causalité
  • Il faut être prudent avec les corrélations : une relation statistique entre deux variables ne signifie pas nécessairement qu’il y a un lien de cause à effet.
  • Une variable peut être influencée par une troisième variable cachée. Pour vérifier la réalité d’une liaison, il faut contrôler d’autres variables via l’analyse multivariée (passer de l’analyse bivariée à multivariée).
  • Exemple : Les hommes ont plus d’accidents de voiture que les femmes, mais cela s’explique par le fait qu’ils parcourent plus de kilomètres. À kilométrage égal, la différence disparaît : le sexe n’est pas la cause directe.
  • D’autres exemples montrent que deux variables peuvent être corrélées parce qu’elles dépendent toutes deux d’une troisième (ex : consommation de viande et espérance de vie, toutes deux liées à la richesse du pays).
  • Il existe aussi des corrélations trompeuses dues à des variables multiples (ex : taux de divorce et nombre d’ordinateurs en Italie, tous deux liés à des facteurs régionaux et économiques différents).


Inégalités sociales devant l'école
  • Deux explications classiques de l’effet « origine sociale » sur la réussite scolaire : le revenu des parents et leur niveau de diplôme.
  • Analyse statistique (tableau 2.11) : à diplôme égal, le revenu n’a pas d’effet systématique sur la réussite ; à revenu égal, le niveau de diplôme du père a un effet net et régulier sur la réussite de l’enfant.
  • L’effet diplôme ne s’explique pas seulement par l’aide directe des parents diplômés ; il s’agit d’un avantage plus diffus.


Notion de capital culturel (Bourdieu et passeron )
  • L’« héritage culturel » transmis par les familles favorisées inclut savoirs, manières, savoir-faire, goûts, rapport à l’école, etc.
  • Bourdieu distingue trois formes de capital culturel :
  • À l’état incorporé : dispositions durables (habitus, langage, manières…)
  • À l’état objectivé : biens culturels (livres, ordinateurs…)
  • À l’état institutionnalisé : diplômes scolaires.
  • Les inégalités de réussite scolaire découlent des inégalités de capital culturel, que l’école tend à reproduire et à légitimer en les présentant comme naturelles (don, mérite).


Inégalités d'orientation et trajectoires scolaires (bourdon)
  • Au-delà de la réussite, il existe des inégalités d’orientation à niveau scolaire égal : les enfants de cadres supérieurs accèdent plus souvent à la 6e que ceux d’ouvriers, même avec des résultats similaires.
  • Boudon explique ces différences par des stratégies familiales : chaque famille évalue les coûts et bénéfices des choix scolaires selon sa position sociale. Les familles modestes sont plus prudentes, les familles aisées plus ambitieuses pour leurs enfants.
  • Les conseils de classe entérinent souvent ces choix, ce qui accentue les différences sociales d’orientation.


Complémentarité des approches
  • Les explications de Bourdieu (capital culturel, habitus) et de Boudon (stratégies familiales, choix rationnels) sont complémentaires pour comprendre les inégalités scolaires.
  • Les inégalités de réussite et d’orientation s’articulent et se renforcent mutuellement, notamment via le tri scolaire et social (constitution de « bonnes classes »).
  • Des recherches récentes montrent que l’école non seulement reproduit mais amplifie les inégalités sociales.


A retenir :

  • Corrélation ≠ causalité : toujours contrôler les variables cachées.
  • Le capital culturel transmis par la famille est déterminant dans la réussite scolaire.
  • Les stratégies et anticipations familiales expliquent les différences d’orientation.
  • L’école tend à reproduire et même à amplifier les inégalités sociales.


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