Introduction :
Présence d’air dans l’espace pleural normalement virtuel, affection fréquente
Spontané : absence de facteur causal traumatique ou iatrogénique.
primitif (absence de lésions radiographiques et cliniques décelables), ou secondaire à une pathologie sous-jacente
I. Diagnostic :
1) Diagnostic positif :
1.1) clinique :
· Signes fonctionnels :
– Douleur thoracique, intense, en coup de poignard, augmentée par la toux et les mouvements.
– Dyspnée, variable : polypnée superficielle ou dyspnée majeure en cas de pneumothorax important.
– Toux quinteuse sèche, irritative.
· Signes généraux :pâleur , sueurs , tachycardie, polypnée, cyanose
· Singes physiques : Syndrome d’épanchement gazeux:
– inspection : ↓ Ampliation thoracique du côté atteint, Palpation : Abolition des VV, Auscultation : Abolition du MV
Percussion : Hypersonorité = tympanisme
1.2) Paraclinique :
v Rtx en inspiration +++confirme le diagnostic : hyper clarté périphérique, avasculaire, limitée par un liseré fin .
– PNO partiel : décollement (sommet-apex) < 3 cm, PNO complet : décollement (sommet-apex) > 3 cm ou décollement sur toute la hauteur du thorax > 2 cm
v TDM: rarement, recherche étiologique.
2) Diagnostic de gravité :
2.1) Signes cliniques de gravité :
Dyspnée, polypnée > 25c/min, Cyanose, Malaise, agitation, ↓TA, Perturbation HD, Emphysème SC, signes d’IVD, tachycardie > 120/min, Une pâleur associée à une tachycardie : hémopneumothorax
2.2) Signes radiologiques de gravité :
· Niveau hydroaérique : HPN, Pneumothorax bilatéral, Anomalie du parenchyme sous-jacent, Tamponnade gazeuse, bride
· PNO compressif, bilat, sur poumon unique ou pathologique
3) Diagnostic différentiel :
· Clinique: étiologies d’une douleur thoracique aiguë et d’une dyspnée aigue (OAP, crise d’asthme, IDM, décompensation BPCO..).
· Radiologique : Kyste aérien, bulle, Hernie…
4) Diagnostic étiologique :
· Pneumothorax spontané primitif ou idiopathique : Le plus fréquent : Evolution souvent bénigne ; récidive fréquente.
– Sujet Jeune, fumeur, longiligne , FDR : Tabac, Variations de la pression atmosphérique , Blebs
· Pneumothorax spontané secondaire :
1) Rupture de caverne tuberculeuse, pyopneumothorax, kyste hydatique
2) Rupture d’ un kc bronchique sous-pleural
2) BPCO, Asthme, Mucoviscidose.
3) Pneumopathies infiltratives diffuses (PID)
4) Hydatidose, Pneumocystose, Endométriose pleurale
II. Prise en charge :
1. Buts : évacuer l’épanchement, traiter la cause, prévenir les récidives
2. Moyens :
· Abstention thérapeutique avec repos au lit et simple surveillance.
· Moyens médicaux : O2, solutés de remplissage, antalgiques : pas d’aspirine! paracétamol ou paracétamol codéiné, +/- antitussifs
Exsufflation : simple à l’aiguille , pleurocathéter avec aspiration douce
1. Le patient est semi-assis.
2. Désinfection cutanée et anesthésie locale
3. Ponction avec une aiguille de gros calibre : 2 EIC sur ligne médioclav ou 4 EIC sur la ligne médioax
5. un bullage : effficacité de l’exsufflation.
6. L’arrêt du bullage : un retour du poumon à la paroi qui doit être confirmé par la radio
· Drainage pleural : permet le retour progressif et durable du poumon à la paroi
– Désinfection large de la peau et anesthésie locale
– Incision de 5 à 10mm : Région axillaire 5e ou 6e EIC ou Paroi ant 2e EIC
– Introduction du drain par un trocard
– Raccorder le drain à la peau
– Relier le drain à un système d’aspiration
– Contrôle clinique et radiologique
– Maintien du drain jusqu'au retour du poumon à la paroi
· Chirurgie :symphyse pleurale ou pleurodèse : Peut se pratiquer par thoracoscopie
· Moyens thérapeutiques à visée étiologique
3. Indications :
Ø Pneumothorax compliqué avec gêne respiratoire : gestes urgents
– Oxygénothérapie nasale 6-8L/min, VVP avec remplissage en présence de signes de déglobulisation (hémopneumothorax)
– Pneumothorax compressif : d’abord une exsufflation à l’aiguille en attendant le drainage pleural.
– Pneumothorax bilatéral : drainage du côté le moins décollé.
Ø Pneumothorax minime sans signes de gravité
– Abstention thérapeutique avec surveillance clinique et radiologique, Repos strict.
– Antitussifs et antalgiques si nécessité
Ø Pneumothorax moyen ou complet sur poumon sain : l’évacuation de l’air est indiquée par :
– Exsufflation avec aspiration en cas de premier épisode spontané jusqu’à un volume de 30%
– Le drainage si échec de l’exsufflation ou présence de signes de gravité
Ø Place de la chirurgie : pleurodèse
– PSP récidivant, bilatéral, compressif
– Antécédents de PSP controlatéral
– Bullage prolongé > 8 jours après drainage.
– PSP , HPN
– Dystrophie bulleuse majeure de l’apex
– Contrainte professionnelle.
Ø Pneumothorax spontané secondaire : drainage + Toujours traiter l’étiologie
III. Surveillance :
Clinique : pouls, TA, FR, T°, douleur, emphysème SC
Paraclinique : radio thx : position du drain / retour du drain à la paroi , Sa02 + GDS chez les IR
Surveillance drain : peau, intégrité du système : stérilité, étanchéité, perméabilité, QT et aspect du liquide collecté, bullage
Hygiène de vie :
-Arrêt du tabagisme.
-Eviter les activités générant de grandes variations de pression intra thoracique