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Pasquali & Shwartz - La culture du pauvre : un classique revisité

présentation générale de l'article

L’article analyse la réception, l’influence et l’actualité de l’ouvrage majeur de Richard Hoggart, La culture du pauvre (The Uses of Literacy, 1957), dans le champ des sciences sociales françaises. Il propose une relecture critique du livre, en questionnant sa portée, ses apports et ses limites à la lumière des transformations contemporaines des classes populaires et des mobilités sociales.

1.La "culture du pauvre" selon Hoggart

Définition et approche originale

Richard Hoggart, dans La culture du pauvre, propose une ethnographie minutieuse des classes populaires anglaises des années 1950. Il y décrit un univers culturel singulier, forgé par l’expérience quotidienne de l’adversité et de la contrainte, mais aussi par la capacité à « faire avec » et à aménager une forme de vivabilité mentale et sociale dans un monde objectivement difficile. Cette culture populaire n’est pas une simple soumission à la culture dominante ou à la culture de masse. Hoggart insiste sur l’autonomie relative des classes populaires : elles reçoivent les messages culturels extérieurs avec distance, sélectionnent ce qui leur convient (« en prendre et en laisser »), et développent des stratégies de protection contre l’influence des « autres » (les classes supérieures, les institutions, les médias).


Résistance et rationalité populaire

Loin d’être passives, les classes populaires manifestent une forme de résistance à la domination symbolique : elles opposent à la culture de masse une « attention oblique » et une capacité d’indifférence, qui leur permettent de préserver leur quant-à-soi psychologique et de retourner les handicaps en atouts, ou du moins en petites ruses quotidiennes pour éviter la confrontation directe. Cette « sagesse populaire » est stratégique : elle vise à éviter les terrains où la confrontation serait perdue d’avance, à préserver la dignité et à maintenir la cohésion du groupe.


Critique des représentations intellectuelles

Hoggart se distingue aussi par sa critique des regards portés par les intellectuels sur les classes populaires. Il rejette à la fois les visions misérabilistes (qui voient le peuple comme démuni et aliéné) et populistes (qui l’idéalise comme porteur d’une sagesse ou d’une pureté originelle). Il montre que la culture populaire est traversée d’ambivalences, de conformismes, de solidarités, mais aussi de conflits internes, de résignation et de désenchantement. L’ouvrage mêle ainsi analyse sociologique et témoignage autobiographique, Hoggart étant lui-même issu de ce milieu

2.La structure "eux/nous"

Définition et fonctionnement

La structure « Eux »/« Nous » est un concept central chez Hoggart : elle désigne la frontière symbolique, très marquée, qui sépare les classes populaires (« nous ») des classes dominantes ou extérieures (« eux »). Cette opposition structure la perception du monde social : les membres des classes populaires perçoivent les autres groupes comme fondamentalement différents, voire menaçants, et cherchent à limiter les contacts avec eux pour préserver leur dignité et leur autonomie.


Effets sur les expériences populaires

  • Sentiment de coupure : Les « autres » sont perçus comme indifférents ou hostiles, ce qui renforce le repli sur le groupe et la méfiance envers l’extérieur.
  • Sentiment d’appartenance : Cette coupure nourrit un fort sentiment d’unité interne, une solidarité de condition, qui s’exprime dans les liens de voisinage, l’entraide et la sociabilité quotidienne.
  • Absence de conscience de classe politisée : Pour Hoggart, il ne s’agit pas d’une conscience de classe au sens marxiste, mais d’une appartenance vécue, fondée sur le partage de conditions de vie et de valeurs communes.


Limites et actualisation

Aujourd’hui, cette structure est fragilisée : la diversification des classes populaires, l’ouverture au monde extérieur (par l’école, le travail, la consommation, les médias) et la mobilité sociale rendent plus complexes les frontières sociales. Les sentiments d’appartenance collective sont plus incertains et fragmentés, et la coupure avec les « autres » n’est plus aussi nette qu’au temps de Hoggart. Toutefois, la structure « Eux »/« Nous » reste observable dans certains contextes de relégation ou de précarité.

3. La figure du « boursier » et la question du déracinement

Définition et analyse hoggartienne

Le « boursier » est, chez Hoggart, l’individu issu des classes populaires qui accède à l’enseignement supérieur grâce à des dispositifs d’aide, incarnant la mobilité sociale ascendante. Hoggart décrit cette expérience comme un « déracinement » : le boursier se retrouve à la croisée de deux mondes, en tension entre son milieu d’origine et le nouveau milieu social auquel il accède. Cela engendre un sentiment d’inadéquation, de malaise, parfois de honte ou de névrose, et une difficulté à trouver sa place (« inadaptation fondamentale », « sentiment de gaucherie »).


Nuances et critiques

  • Hoggart reconnaît que tous les boursiers ne vivent pas leur ascension comme un drame, mais il tend à généraliser la souffrance du déplacement social.
  • Les recherches contemporaines montrent que les trajectoires de mobilité sont plus diverses : certains vivent leur ascension sur le mode de la fierté, de la conquête ou de l’adaptation, d’autres sur celui de l’ambivalence ou du malaise.
  • La figure du boursier doit donc être réinterrogée : il existe des marges de manœuvre, des stratégies d’adaptation, et des variations selon les contextes, les ressources et les biographies individuelles.


4. La réception française de l’œuvre

Contexte intellectuel et appropriation

La traduction française de La culture du pauvre (1970) intervient dans un contexte marqué par le marxisme, l’ouvriérisme et un intérêt croissant pour la diversité des cultures populaires.L’ouvrage est salué pour sa capacité à éviter à la fois l’aristocratisme et le populisme, et pour son attention aux modes d’être populaires. La traduction et l’édition françaises adaptent le texte à la sociologie locale, en forgeant de nouveaux concepts (ex. : « déclassés par le haut », « quête du salut culturel ») et en atténuant certains jugements de valeur du texte original.


Influence sur la sociologie française

  • Hoggart inspire des sociologues majeurs (Bourdieu, Passeron), notamment sur la question de la mobilité sociale et du rapport à la culture scolaire.
  • Le livre ouvre de nouveaux chantiers sur la diversité des trajectoires populaires, la question du déracinement, et la critique des regards intellectuels sur les classes dominées.
  • La réception française est marquée par une adaptation conceptuelle et une certaine décontextualisation, qui rendent l’œuvre à la fois plus accessible et plus sujette à des appropriations diverses.


5. Actualisation et limites du modèle hoggartien

Transformations sociales depuis les années 1950

Depuis Hoggart, les classes populaires françaises ont connu de profondes transformations : diversification interne, ouverture à la mobilité sociale, accès élargi à la consommation, à l’école et aux médias, tertiarisation de l’emploi, précarisation et recomposition des identités collectives.Le sentiment d’appartenance collective s’est fragilisé, et les expériences de mobilité sont devenues plus variées et ambivalentes.


Pertinence et limites actuelles

  • La structure « Eux »/« Nous » reste pertinente pour analyser certaines perceptions et pratiques populaires, notamment dans les contextes de relégation ou de précarité, mais elle doit être pensée dans le cadre de classes populaires différenciées et en interaction complexe avec le reste de la société.
  • La figure du « boursier » doit être réinterrogée à la lumière des trajectoires contemporaines, qui montrent une pluralité de rapports à l’ascension sociale : entre souffrance, adaptation, fierté et ambivalence.
  • Le modèle hoggartien, s’il garde une valeur heuristique, doit être actualisé et complété par une attention aux variations internes, aux marges de manœuvre et aux évolutions structurelles du monde populaire.


Conclusion

L’analyse de Pasquali et Schwartz montre que La culture du pauvre de Hoggart demeure un outil puissant pour penser les classes populaires et la mobilité sociale, à condition de l’actualiser et de reconnaître ses limites. La richesse de l’approche hoggartienne réside dans sa capacité à saisir la complexité des univers populaires, entre autonomie, résistance, conformisme et ambivalence, mais elle doit être complétée par une attention aux évolutions contemporaines et à la diversité des expériences individuelles.

Pourquoi j'aime ce texte ?

Richesse de l’analyse sociologique

Le texte propose une lecture approfondie et nuancée de la culture populaire, en montrant qu’elle n’est ni une simple soumission à la culture dominante, ni un monde idéalisé. Il met en lumière l’autonomie, la résistance et la capacité d’adaptation des classes populaires face à l’adversité et aux influences extérieures.

Dimension humaine et empathique

J’apprécie la façon dont Hoggart, lui-même issu de ce milieu, mêle analyse sociologique et témoignage personnel. Cela donne au texte une dimension humaine et authentique, loin des stéréotypes misérabilistes ou populistes souvent véhiculés sur les classes populaires.

Actualité et pertinence

Le texte ne se contente pas d’analyser le passé, il actualise la réflexion en tenant compte des transformations récentes des classes populaires : diversification, mobilité sociale, précarisation. Cette mise à jour rend l’ouvrage pertinent pour comprendre les réalités sociales d’aujourd’hui.

Critique des représentations dominantes

J’aime la manière dont le texte déconstruit les visions simplistes des intellectuels sur le monde populaire, en insistant sur les ambivalences, les conflits internes et la complexité de ces univers sociaux.

Concepts forts et éclairants

La structure « Eux/Nous » permet de comprendre la logique de solidarité interne et de méfiance envers l’extérieur qui structure les expériences populaires. Ce concept éclaire de nombreux phénomènes sociaux actuels, notamment dans les contextes de relégation ou de précarité.

Ouverture à la diversité des trajectoires

Le texte met en avant la diversité des parcours individuels, notamment à travers la figure du « boursier ». Il montre que l’ascension sociale peut être vécue de multiples façons : fierté, adaptation, ambivalence ou souffrance, ce qui évite toute généralisation abusive.

Influence et héritage intellectuel

J’apprécie aussi l’importance de l’ouvrage dans l’histoire de la sociologie française, son influence sur des auteurs majeurs comme Bourdieu et Passeron, et sa capacité à ouvrir de nouveaux chantiers de recherche sur la mobilité sociale et la culture populaire.

En résumé, ce texte me plaît parce qu’il combine rigueur analytique, profondeur humaine et actualité, tout en offrant des outils conceptuels puissants pour penser la société d’hier et d’aujourd’hui.


Pasquali & Shwartz - La culture du pauvre : un classique revisité

présentation générale de l'article

L’article analyse la réception, l’influence et l’actualité de l’ouvrage majeur de Richard Hoggart, La culture du pauvre (The Uses of Literacy, 1957), dans le champ des sciences sociales françaises. Il propose une relecture critique du livre, en questionnant sa portée, ses apports et ses limites à la lumière des transformations contemporaines des classes populaires et des mobilités sociales.

1.La "culture du pauvre" selon Hoggart

Définition et approche originale

Richard Hoggart, dans La culture du pauvre, propose une ethnographie minutieuse des classes populaires anglaises des années 1950. Il y décrit un univers culturel singulier, forgé par l’expérience quotidienne de l’adversité et de la contrainte, mais aussi par la capacité à « faire avec » et à aménager une forme de vivabilité mentale et sociale dans un monde objectivement difficile. Cette culture populaire n’est pas une simple soumission à la culture dominante ou à la culture de masse. Hoggart insiste sur l’autonomie relative des classes populaires : elles reçoivent les messages culturels extérieurs avec distance, sélectionnent ce qui leur convient (« en prendre et en laisser »), et développent des stratégies de protection contre l’influence des « autres » (les classes supérieures, les institutions, les médias).


Résistance et rationalité populaire

Loin d’être passives, les classes populaires manifestent une forme de résistance à la domination symbolique : elles opposent à la culture de masse une « attention oblique » et une capacité d’indifférence, qui leur permettent de préserver leur quant-à-soi psychologique et de retourner les handicaps en atouts, ou du moins en petites ruses quotidiennes pour éviter la confrontation directe. Cette « sagesse populaire » est stratégique : elle vise à éviter les terrains où la confrontation serait perdue d’avance, à préserver la dignité et à maintenir la cohésion du groupe.


Critique des représentations intellectuelles

Hoggart se distingue aussi par sa critique des regards portés par les intellectuels sur les classes populaires. Il rejette à la fois les visions misérabilistes (qui voient le peuple comme démuni et aliéné) et populistes (qui l’idéalise comme porteur d’une sagesse ou d’une pureté originelle). Il montre que la culture populaire est traversée d’ambivalences, de conformismes, de solidarités, mais aussi de conflits internes, de résignation et de désenchantement. L’ouvrage mêle ainsi analyse sociologique et témoignage autobiographique, Hoggart étant lui-même issu de ce milieu

2.La structure "eux/nous"

Définition et fonctionnement

La structure « Eux »/« Nous » est un concept central chez Hoggart : elle désigne la frontière symbolique, très marquée, qui sépare les classes populaires (« nous ») des classes dominantes ou extérieures (« eux »). Cette opposition structure la perception du monde social : les membres des classes populaires perçoivent les autres groupes comme fondamentalement différents, voire menaçants, et cherchent à limiter les contacts avec eux pour préserver leur dignité et leur autonomie.


Effets sur les expériences populaires

  • Sentiment de coupure : Les « autres » sont perçus comme indifférents ou hostiles, ce qui renforce le repli sur le groupe et la méfiance envers l’extérieur.
  • Sentiment d’appartenance : Cette coupure nourrit un fort sentiment d’unité interne, une solidarité de condition, qui s’exprime dans les liens de voisinage, l’entraide et la sociabilité quotidienne.
  • Absence de conscience de classe politisée : Pour Hoggart, il ne s’agit pas d’une conscience de classe au sens marxiste, mais d’une appartenance vécue, fondée sur le partage de conditions de vie et de valeurs communes.


Limites et actualisation

Aujourd’hui, cette structure est fragilisée : la diversification des classes populaires, l’ouverture au monde extérieur (par l’école, le travail, la consommation, les médias) et la mobilité sociale rendent plus complexes les frontières sociales. Les sentiments d’appartenance collective sont plus incertains et fragmentés, et la coupure avec les « autres » n’est plus aussi nette qu’au temps de Hoggart. Toutefois, la structure « Eux »/« Nous » reste observable dans certains contextes de relégation ou de précarité.

3. La figure du « boursier » et la question du déracinement

Définition et analyse hoggartienne

Le « boursier » est, chez Hoggart, l’individu issu des classes populaires qui accède à l’enseignement supérieur grâce à des dispositifs d’aide, incarnant la mobilité sociale ascendante. Hoggart décrit cette expérience comme un « déracinement » : le boursier se retrouve à la croisée de deux mondes, en tension entre son milieu d’origine et le nouveau milieu social auquel il accède. Cela engendre un sentiment d’inadéquation, de malaise, parfois de honte ou de névrose, et une difficulté à trouver sa place (« inadaptation fondamentale », « sentiment de gaucherie »).


Nuances et critiques

  • Hoggart reconnaît que tous les boursiers ne vivent pas leur ascension comme un drame, mais il tend à généraliser la souffrance du déplacement social.
  • Les recherches contemporaines montrent que les trajectoires de mobilité sont plus diverses : certains vivent leur ascension sur le mode de la fierté, de la conquête ou de l’adaptation, d’autres sur celui de l’ambivalence ou du malaise.
  • La figure du boursier doit donc être réinterrogée : il existe des marges de manœuvre, des stratégies d’adaptation, et des variations selon les contextes, les ressources et les biographies individuelles.


4. La réception française de l’œuvre

Contexte intellectuel et appropriation

La traduction française de La culture du pauvre (1970) intervient dans un contexte marqué par le marxisme, l’ouvriérisme et un intérêt croissant pour la diversité des cultures populaires.L’ouvrage est salué pour sa capacité à éviter à la fois l’aristocratisme et le populisme, et pour son attention aux modes d’être populaires. La traduction et l’édition françaises adaptent le texte à la sociologie locale, en forgeant de nouveaux concepts (ex. : « déclassés par le haut », « quête du salut culturel ») et en atténuant certains jugements de valeur du texte original.


Influence sur la sociologie française

  • Hoggart inspire des sociologues majeurs (Bourdieu, Passeron), notamment sur la question de la mobilité sociale et du rapport à la culture scolaire.
  • Le livre ouvre de nouveaux chantiers sur la diversité des trajectoires populaires, la question du déracinement, et la critique des regards intellectuels sur les classes dominées.
  • La réception française est marquée par une adaptation conceptuelle et une certaine décontextualisation, qui rendent l’œuvre à la fois plus accessible et plus sujette à des appropriations diverses.


5. Actualisation et limites du modèle hoggartien

Transformations sociales depuis les années 1950

Depuis Hoggart, les classes populaires françaises ont connu de profondes transformations : diversification interne, ouverture à la mobilité sociale, accès élargi à la consommation, à l’école et aux médias, tertiarisation de l’emploi, précarisation et recomposition des identités collectives.Le sentiment d’appartenance collective s’est fragilisé, et les expériences de mobilité sont devenues plus variées et ambivalentes.


Pertinence et limites actuelles

  • La structure « Eux »/« Nous » reste pertinente pour analyser certaines perceptions et pratiques populaires, notamment dans les contextes de relégation ou de précarité, mais elle doit être pensée dans le cadre de classes populaires différenciées et en interaction complexe avec le reste de la société.
  • La figure du « boursier » doit être réinterrogée à la lumière des trajectoires contemporaines, qui montrent une pluralité de rapports à l’ascension sociale : entre souffrance, adaptation, fierté et ambivalence.
  • Le modèle hoggartien, s’il garde une valeur heuristique, doit être actualisé et complété par une attention aux variations internes, aux marges de manœuvre et aux évolutions structurelles du monde populaire.


Conclusion

L’analyse de Pasquali et Schwartz montre que La culture du pauvre de Hoggart demeure un outil puissant pour penser les classes populaires et la mobilité sociale, à condition de l’actualiser et de reconnaître ses limites. La richesse de l’approche hoggartienne réside dans sa capacité à saisir la complexité des univers populaires, entre autonomie, résistance, conformisme et ambivalence, mais elle doit être complétée par une attention aux évolutions contemporaines et à la diversité des expériences individuelles.

Pourquoi j'aime ce texte ?

Richesse de l’analyse sociologique

Le texte propose une lecture approfondie et nuancée de la culture populaire, en montrant qu’elle n’est ni une simple soumission à la culture dominante, ni un monde idéalisé. Il met en lumière l’autonomie, la résistance et la capacité d’adaptation des classes populaires face à l’adversité et aux influences extérieures.

Dimension humaine et empathique

J’apprécie la façon dont Hoggart, lui-même issu de ce milieu, mêle analyse sociologique et témoignage personnel. Cela donne au texte une dimension humaine et authentique, loin des stéréotypes misérabilistes ou populistes souvent véhiculés sur les classes populaires.

Actualité et pertinence

Le texte ne se contente pas d’analyser le passé, il actualise la réflexion en tenant compte des transformations récentes des classes populaires : diversification, mobilité sociale, précarisation. Cette mise à jour rend l’ouvrage pertinent pour comprendre les réalités sociales d’aujourd’hui.

Critique des représentations dominantes

J’aime la manière dont le texte déconstruit les visions simplistes des intellectuels sur le monde populaire, en insistant sur les ambivalences, les conflits internes et la complexité de ces univers sociaux.

Concepts forts et éclairants

La structure « Eux/Nous » permet de comprendre la logique de solidarité interne et de méfiance envers l’extérieur qui structure les expériences populaires. Ce concept éclaire de nombreux phénomènes sociaux actuels, notamment dans les contextes de relégation ou de précarité.

Ouverture à la diversité des trajectoires

Le texte met en avant la diversité des parcours individuels, notamment à travers la figure du « boursier ». Il montre que l’ascension sociale peut être vécue de multiples façons : fierté, adaptation, ambivalence ou souffrance, ce qui évite toute généralisation abusive.

Influence et héritage intellectuel

J’apprécie aussi l’importance de l’ouvrage dans l’histoire de la sociologie française, son influence sur des auteurs majeurs comme Bourdieu et Passeron, et sa capacité à ouvrir de nouveaux chantiers de recherche sur la mobilité sociale et la culture populaire.

En résumé, ce texte me plaît parce qu’il combine rigueur analytique, profondeur humaine et actualité, tout en offrant des outils conceptuels puissants pour penser la société d’hier et d’aujourd’hui.

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