Première séance : Le Moyen Âge civilisationnel et littéraire
1.Chronologie et historiographie
Le Moyen Âge n'a pas une bonne réputation dans l’imaginaire collectif et est difficile à déterminer chronologiquement.
Longue période de « transition » :
- entre apogée de l’Antiquité classique et sa redécouverte à la Renaissance
- Entre chute de l’Empire romain d’Occident (476) et chute de l’Empire romain d’Orient (1453)
Cette conception est due aux Humanistes de la Renaissance
=> Moyen Âge rendu responsable de la perte de l’idéal civilisationnel de l’Antiquité. D’où perçu comme période de déclin et barbarie.
D’autres époques vont idéaliser le Moyen Âge (Romantisme, tournant entre XIXe et XXe siècles)
=> Il y aura une fascination pour le Moyen Âge comme un passé mythique et un refuge contre la civilisation du progrès.
Le Moyen Âge est relu par chaque époque en fonction de ses enjeux idéologiques. D’où la nécessité de démythifier le Moyen Âge et de le situer dans son contexte historique. Il faut utiliser l'historiographie comme outil pour mieux structurer le Moyen Âge.
- Premier Moyen Âge (Ve-XIe siècles)
- Second Moyen Âge, autour de 1100 et d’une renaissance civilisationnelle structurée par l’idéal de courtoisie
- Moyen Âge tardif vers la fin du XIIIe siècle : annonciateur de la Renaissance italienne
Réévaluation du Moyen Âge
Il y a une continuité entre les périodes du Moyen Âge et les périodes qui précèdent et suivent le Moyen Âge (>< rupture) :
- Premier Moyen Âge encore lié à l’idéal civilisationnel de l’Antiquité
- Certaines valeurs du Moyen Âge déjà annonciatrices de l’Humanisme
2.Quelques éléments civilisationnels
Unification du fait politique et religieux (fusion du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel). Le tout accompagné d'une forte évangélisation et forte diffusion de la culture chrétienne en Europe.
Les régimes politiques sont considérés comme héritiers de l’Empire romain d’Occident.
Apparition d'une « Politique culturelle » pour fournir une base idéologique commune et usage du latin comme ciment unificateur • Simultanément, développement des langues vernaculaires • Émergence d’une diversité linguistique et culturelle • Caractère transnational de la littérature (genres communs)