Au XIXe siècle, l’Espagne connaît d’importants changements politiques et sociaux. Une lutte oppose libéraux et conservateurs, entraînant des révolutions et la création de la Première République espagnole en 1873. La période est également marquée par la perte des colonies, comme Cuba en 1898. Sur le plan social, l’industrialisation entraîne l’émergence de la bourgeoisie et du prolétariat, ce qui favorise la mobilité sociale. De nouvelles idéologies comme le socialisme, le communisme et l’anarchisme se développent.
Le réalisme cherche à représenter la réalité telle qu’elle est, en utilisant l’observation et la documentation. Il met en avant les problèmes sociaux à travers des personnages psychologiquement profonds. Le naturalisme, influencé par la science, va plus loin : il montre comment l’environnement, l’hérédité et les conditions sociales influencent les individus. Le déterminisme et le matérialisme dominent, mais ces idées provoquent des débats dans la littérature espagnole, notamment chez des auteurs comme Clarín et Emilia Pardo Bazán.
Ildara, une jeune fille campagnarde, revient chez elle avec une paire de bas rouges, symbole de son désir d’échapper à sa vie de misère et d’émigrer pour chercher une vie meilleure. Son père, Clodio, remarque ces bas et comprend qu’elle compte partir sans son consentement. Pris de colère, il la frappe violemment, au point de la défigurer et de lui arracher une dent. À la fin, les rêves d’Ildara sont brisés : à cause de ses blessures, elle ne pourra plus émigrer, car les agences choisissent des femmes jeunes et en bonne santé.
Thèmes principaux de las medias rojas:
- La condition des femmes et leur manque de liberté
- La violence domestique
- Le rêve d’émigration et la désillusion
- La pauvreté et l’oppression patriarcale
Ce texte dénonce avec force la brutalité d’un système social et familial qui empêche les femmes de s’émanciper.
Le roman se déroule dans une ville fictive appelée Vetusta (représentation critique d’Oviedo). L’histoire suit Ana Ozores, une jeune femme noble mais frustrée, mariée à don Víctor Quintanar, un homme beaucoup plus âgé, ennuyeux et sans passion.
Ana cherche un sens à sa vie : entre la religion et le désir, elle est déchirée entre deux hommes :
- Fermín de Pas, un prêtre ambitieux qui devient son directeur spirituel,
- et Álvaro Mesía, un séducteur cynique et sans scrupules.
Elle tombe dans une spirale de tentation, trahison, solitude et humiliation, rejetée par la société hypocrite qui l’entoure.
L’histoire se passe à Madrid en 1868. Rosalía de Bringas, une femme bourgeoise, est dans un magasin de tissus avec son amie Milagros. Là, elle est fascinée par une nappe luxueuse qu’elle voit en vitrine. Elle est séduite par sa beauté et par le prestige que cet objet représente, mais aussi paralysée par son prix élevé.
Malgré ses doutes, elle est obsédée par la nappe et retourne au magasin avec Milagros. Les vendeurs, très habiles, la poussent à croire qu’elle peut l’acheter à crédit, qu’elle le mérite, et qu’elle ne doit pas se priver d’un si bel objet. Finalement, bien que ce soit une dépense exagérée pour son budget, Rosalía est sur le point de céder à la tentation.
Thèmes abordés :
- La tentation (d’où le titre : la « pomme d’Ève »),
- Le désir de consommation et de statut social,
- La pression sociale (vouloir paraître riche),
- Le conflit intérieur entre la raison (économie) et le désir (beauté, apparence),
- Le rôle des femmes limité à la gestion domestique et à l’apparence sociale.
Ce texte critique avec ironie la société bourgeoise espagnole du XIXe siècle et montre comment les femmes, enfermées dans leur rôle domestique, cherchent à exister par la consommation et l’apparence. Rosalía est une sorte de “nouvelle Ève”, tentée non pas par un fruit, mais par une nappe luxueuse.