Partielo | Create your study note online quickly

Culture du Monde Russe

Chapitre 3: Les débuts du cinéma soviétique (1917 – fin des années 20)

Les débuts du cinéma soviétique (1917 – fin des années 20)


Lénine : « De tous les arts, le cinéma est pour nous le plus important. »


Mise en contexte historique : L'année 1917 commence avec le dernier tsar de Russie, Nicolas II Romanov, à la tête d'un empire et se termine, après plusieurs épisodes révolutionnaires et un passage par un Gouvernement provisoire libéral libéral (entre les révolutions de Février et d’Octobre), par la prise de pouvoir par les communistes, tendance bolchévique, de Lénine.

S'en suit une guerre civile (1918-1921) qui verra la victoire des "Rouges" contre les "Blancs", la création de l'URSS (1922), puis la NEP (Nouvelle Politique Économique - 1921-1928 : libéralisation, autorisation du petit commerce privé...) qui va aider le pays à sortir du marasme.


Et dans le cinéma :

  •  De nouveaux (politiques, liés à la religion…) sont rendus possibles par la chute du tsarisme. Ex:

Le Révolutionnaire, de Evgueni Bauer, 1917.

Le Père Serge, de Yakov Protazanov, 1918.


  • Jusqu’au début des années 20, un grand dénuement et des conditions matérielles extrêmement difficiles (pas uniquement pour le monde du cinéma).


  • Un rôle éducatif et politique, de propagande et d’agitation est assigné au cinéma. (Ex. : Le Camarade Abraham, d’Alexandre Razoumny ; les trains et le bateau "d’agitation", "de propagande", sillonnant la Russie pendant la guerre civile…) Lénine déclare en 1919 : "De tous les arts, le cinéma est pour nous le plus important."


  •  Une explosion d’idées novatrices et d’expériences diverses, notamment autour du montage et du jeu des acteurs.

- Fondation d’une école de cinéma en 1919 (le VGIK),

- création de "La Fabrique de l’acteur excentrique" en 1921, par les jeunes Grigori Kozintsev et Leonid Trauberg, auteurs notamment du Manteau et de La Roue du diable.

Caractéristiques : les domaines non nobles, comme le carnaval, le cirque ; le burlesque ; les effets spéciaux...


- fondation de la revue LEF, fondée en 1923 par le poète futuriste Maïakovski, à laquelle collaborent des artistes et penseurs de divers horizons, dont des cinéastes comme Sergueï Eisenstein et Dziga Vertov, de l'organisation Proletkult qui veut fonder un "vrai art prolétarien absous de toute influence bourgeoise"…

Ces organisations ou collectifs, parfois convergents, parfois contradictoires, veulent un art nouveau, inédit, pour une société nouvelle qui suscite des espoirs (née de la Révolution) et l'homme nouveau qui l'habite.


Quelques-uns des films et des personnalités les plus marquants :


  • Le poète futuriste Vladimir Maïakovski, touche-à-tout passionné et tourmenté, réalisateur, scénariste et acteur principal du film La Demoiselle et le Voyou, 1918.


  • Le cinéaste et théoricien Lev Koulechov, dont une expérience sur le montage porte le nom (l'"effet Koulechov"), et qui réalise Les Aventures extraordinaires de Mr West au pays des bolcheviks, 1924.


  • Le très réputé réalisateur Sergueï Eisenstein, l'un des pères du montage au cinéma, auteur notamment du film particulièrement célèbre Le Cuirassé Potemkine 1925.


  •  Le très créatif Dziga Vertov, documentariste qui rejette la fiction et veut représenter la réalité en elle-même. Il est notamment l'auteur du film L'Homme à la caméra en 1929…





Le début de la période stalinienne (fin des années 20 - milieu des années 30)


Le "Grand tournant" (1929, virage politique voulu par Staline : collectivisation forcée, industrialisation accélérée, planification de l’économie) s’accompagne d’un durcissement du pouvoir politique, d’un renforcement du contrôle sur la société et le cinéma.


Dans le cinéma : fin du cinéma muet et fin des avant-gardesle réalisme socialiste est imposé.


  • Début du cinéma parlant : Le Chemin de la vie, 1931, est le 1er film parlant soviétique, mais de grands films muets sortent encore, comme Le Bonheur ( Alexandre Medvedkine, 1935).


  • Période de tournant idéologique, de reprise en main idéologique :


- L'agit-prop (département pour l'agitation et la propagande) a de plus en plus d'importance et de moyens.

- Les studios Mosfilm reçoivent ce nom en 1935 et continuent de se développer.

- Au début des années 30 ouvrent les 1ères fabriques de pellicule soviétiques.


- Le contrôle sur le cinéma (et le reste de la société) s'intensifie, les avant-gardes et expériences des années 20 sont l'objet de violentes critiques. Le ciné-train d’Alexandre Medvedkine, train équipé pour la réalisation et la production de films qui sillonne l’URSS à partir de 1932, est l’une des dernières expériences à mêler idées nouvelles et enthousiasme militant.

- 1934 : le réalisme socialiste est instauré comme doctrine et art officiel. Le cinéma, comme les autres domaines artistiques, est un instrument d’éducation et de propagande, qui doit exalter le peuple en lui proposant des héros positifs issus de ses rangs. Les recherches esthétiques et avant-gardistes sont bannies. Ce qui n'est pas forcément incompatible avec le cinéma de qualité. Voir par exemple : Tchapaev ( Sergueï et Gueorgui Vassiliev, 1934)






Culture du Monde Russe

Chapitre 3: Les débuts du cinéma soviétique (1917 – fin des années 20)

Les débuts du cinéma soviétique (1917 – fin des années 20)


Lénine : « De tous les arts, le cinéma est pour nous le plus important. »


Mise en contexte historique : L'année 1917 commence avec le dernier tsar de Russie, Nicolas II Romanov, à la tête d'un empire et se termine, après plusieurs épisodes révolutionnaires et un passage par un Gouvernement provisoire libéral libéral (entre les révolutions de Février et d’Octobre), par la prise de pouvoir par les communistes, tendance bolchévique, de Lénine.

S'en suit une guerre civile (1918-1921) qui verra la victoire des "Rouges" contre les "Blancs", la création de l'URSS (1922), puis la NEP (Nouvelle Politique Économique - 1921-1928 : libéralisation, autorisation du petit commerce privé...) qui va aider le pays à sortir du marasme.


Et dans le cinéma :

  •  De nouveaux (politiques, liés à la religion…) sont rendus possibles par la chute du tsarisme. Ex:

Le Révolutionnaire, de Evgueni Bauer, 1917.

Le Père Serge, de Yakov Protazanov, 1918.


  • Jusqu’au début des années 20, un grand dénuement et des conditions matérielles extrêmement difficiles (pas uniquement pour le monde du cinéma).


  • Un rôle éducatif et politique, de propagande et d’agitation est assigné au cinéma. (Ex. : Le Camarade Abraham, d’Alexandre Razoumny ; les trains et le bateau "d’agitation", "de propagande", sillonnant la Russie pendant la guerre civile…) Lénine déclare en 1919 : "De tous les arts, le cinéma est pour nous le plus important."


  •  Une explosion d’idées novatrices et d’expériences diverses, notamment autour du montage et du jeu des acteurs.

- Fondation d’une école de cinéma en 1919 (le VGIK),

- création de "La Fabrique de l’acteur excentrique" en 1921, par les jeunes Grigori Kozintsev et Leonid Trauberg, auteurs notamment du Manteau et de La Roue du diable.

Caractéristiques : les domaines non nobles, comme le carnaval, le cirque ; le burlesque ; les effets spéciaux...


- fondation de la revue LEF, fondée en 1923 par le poète futuriste Maïakovski, à laquelle collaborent des artistes et penseurs de divers horizons, dont des cinéastes comme Sergueï Eisenstein et Dziga Vertov, de l'organisation Proletkult qui veut fonder un "vrai art prolétarien absous de toute influence bourgeoise"…

Ces organisations ou collectifs, parfois convergents, parfois contradictoires, veulent un art nouveau, inédit, pour une société nouvelle qui suscite des espoirs (née de la Révolution) et l'homme nouveau qui l'habite.


Quelques-uns des films et des personnalités les plus marquants :


  • Le poète futuriste Vladimir Maïakovski, touche-à-tout passionné et tourmenté, réalisateur, scénariste et acteur principal du film La Demoiselle et le Voyou, 1918.


  • Le cinéaste et théoricien Lev Koulechov, dont une expérience sur le montage porte le nom (l'"effet Koulechov"), et qui réalise Les Aventures extraordinaires de Mr West au pays des bolcheviks, 1924.


  • Le très réputé réalisateur Sergueï Eisenstein, l'un des pères du montage au cinéma, auteur notamment du film particulièrement célèbre Le Cuirassé Potemkine 1925.


  •  Le très créatif Dziga Vertov, documentariste qui rejette la fiction et veut représenter la réalité en elle-même. Il est notamment l'auteur du film L'Homme à la caméra en 1929…





Le début de la période stalinienne (fin des années 20 - milieu des années 30)


Le "Grand tournant" (1929, virage politique voulu par Staline : collectivisation forcée, industrialisation accélérée, planification de l’économie) s’accompagne d’un durcissement du pouvoir politique, d’un renforcement du contrôle sur la société et le cinéma.


Dans le cinéma : fin du cinéma muet et fin des avant-gardesle réalisme socialiste est imposé.


  • Début du cinéma parlant : Le Chemin de la vie, 1931, est le 1er film parlant soviétique, mais de grands films muets sortent encore, comme Le Bonheur ( Alexandre Medvedkine, 1935).


  • Période de tournant idéologique, de reprise en main idéologique :


- L'agit-prop (département pour l'agitation et la propagande) a de plus en plus d'importance et de moyens.

- Les studios Mosfilm reçoivent ce nom en 1935 et continuent de se développer.

- Au début des années 30 ouvrent les 1ères fabriques de pellicule soviétiques.


- Le contrôle sur le cinéma (et le reste de la société) s'intensifie, les avant-gardes et expériences des années 20 sont l'objet de violentes critiques. Le ciné-train d’Alexandre Medvedkine, train équipé pour la réalisation et la production de films qui sillonne l’URSS à partir de 1932, est l’une des dernières expériences à mêler idées nouvelles et enthousiasme militant.

- 1934 : le réalisme socialiste est instauré comme doctrine et art officiel. Le cinéma, comme les autres domaines artistiques, est un instrument d’éducation et de propagande, qui doit exalter le peuple en lui proposant des héros positifs issus de ses rangs. Les recherches esthétiques et avant-gardistes sont bannies. Ce qui n'est pas forcément incompatible avec le cinéma de qualité. Voir par exemple : Tchapaev ( Sergueï et Gueorgui Vassiliev, 1934)





Back

Actions

Actions