Définition
Régime totalitaire
Un régime politique dans lequel l'État met en place un contrôle total de la société, souvent sous la direction d'un leader unique, avec une idéologie omniprésente, la répression et l'absence de pluralisme idéologique.
Géopolitique
Étude des effets de la géographie (humaine et physique) sur la politique internationale et les relations de pouvoir à l’échelle mondiale.
Nouvel ordre européen
Concept qui vise à réorganiser l'Europe politiquement, socialement et économiquement. Souvent utilisé par des régimes totalitaires pour justifier des expansions territoriales ou idéologiques.
Les régimes totalitaires en Europe après la Première Guerre mondiale
Après la Première Guerre mondiale, plusieurs pays européens ont vu émerger des régimes totalitaires. L'Italie, sous Benito Mussolini, constitue l'exemple pionnier de ce type de régime dès 1922 avec l'établissement du fascisme. En Allemagne, Adolf Hitler et le parti nazi prennent le pouvoir en 1933, instaurant un régime qui se caractérise par une idéologie raciste et expansionniste. Pendant cette période, l'Union soviétique sous Staline représentait un autre modèle de totalitarisme, communément dénommé stalinisme, qui repose sur le contrôle absolu du parti communiste. Ces régimes étaient marqués par la centralisation autoritaire du pouvoir, le culte du chef, le contrôle et la manipulation des masses par la propagande ainsi que la répression brutale des opposants politiques.
Des racines et des pratiques communes
Une analyse des régimes totalitaires européens indique qu'ils partagent des racines et des pratiques communes. L'instabilité économique et politique consécutive à la Première Guerre mondiale a créé un terreau fertile pour l'émergence de dictatures promettant stabilité et grandeur nationale. Par ailleurs, ces régimes ont adopté des pratiques telles que la mise en place d'une police secrète (comme la Gestapo en Allemagne ou le NKVD en URSS), l'utilisation massive de la propagande pour manipuler l'opinion publique et l'implantation de camps de rééducation ou de concentration pour éliminer les éléments considérés comme indésirables.
Des idéologies différentes qui légitiment la violence
Malgré leurs similitudes, les régimes totalitaires avaient des idéologies différentes qui les conduisaient à légitimer la violence. Le fascisme italien prônait l'autorité de l'État et l'ordre, cherchant à revitaliser le passé glorieux de l'Empire romain. Le nazisme allemand prônait une idéologie raciste extrême, visant à la suprématie de la "race aryenne" et légitimant ainsi l'extermination des Juifs et d'autres groupes. En URSS, l'idéologie marxiste-léniniste a été dévoyée pour justifier des purges internes, basées sur la lutte des classes et la suppression de toute opposition au sein du parti. Ces idéologies ont permis de justifier l'usage systématique de la violence comme un mal nécessaire pour atteindre les objectifs étatiques.
Le rêve d’un nouvel ordre européen
Les régimes totalitaires nourrissaient le rêve d'un nouvel ordre européen à leur avantage. Hitler avait pour ambition de conquérir l'Europe de l'Est pour établir un "espace vital" pour le peuple allemand et créer un empire millénaire sous domination aryenne. Mussolini rêvait de restaurer l'hégémonie de l'Empire romain, en établissant une domination autour du bassin méditerranéen. En parallèle, le stalinisme voulait étendre le communisme à l'échelle mondiale, mais l'Europe restait un champ de bataille idéologique stratégique. Chacun de ces régimes cherchait à réorganiser l'Europe en fonction de sa propre idéologie, en appliquant souvent des politiques expansionnistes et répressives pour atteindre leur vision.
A retenir :
Les régimes totalitaires en Europe après la Première Guerre mondiale se caractérisent par une centralisation intense du pouvoir, un contrôle social absolu et une répression brutale des opposants. Bien qu'ils partagent des pratiques similaires et des racines dans l'instabilité sociale et politique de l'époque, leur idéologie différait radicalement, surtout dans leur manière de légitimer la violence. Tous aspiraient à établir un nouvel ordre européen fondé sur leur vision idéologique respective. Ce désir réorganisateur a conduit à de nombreux conflits et a profondément marqué l'histoire de l'Europe contemporaine.