Quand on parle d’Etat monarchique on parle de l’Etat qui se renforce avec la puissance du Roi, mais l’Etat ne se confond pas avec la personne du Roi.
Louis 14 dit « L’Etat c’est moi » cette expression est faussement prêtée.
Les deux raisons qui font que ce n’est pas possible de confondre la personne du Roi
- Tout d’abord il y a une continuité de l’Etat, qui applique une permanence de l’Etat, impliquant une continuité de la monarchie
- Certains principes s’imposent au roi, même sans sanctions, ces principes sont importants pour l’harmonie du royaume.
> La continuité monarchique
Cette continuité pose trois questions :
- La première est sur la passation des pouvoirs. La passation des pouvoirs est régit par le principe de la succession instantanée. Ce principe depuis le 16e siècle s exprime par une formule célèbre « Le Roi est mort, vive le roi ». Le risque en appliquant ce principe est de voir un enfant accéder au trône
- La seconde question est sur la minorité et la régence : on se situe dans l’hypothèse du default d’âge, le roi physiquement peut se trouver dans l’impossibilité d’exercer le pouvoir. Même si l’enfant est roi de droit, il ne peut pas gouverner avant sa majorité politique, qui est fixée par la loi. C’est un édit de Charles V de 1374, qui fixe la majorité du roi a l’âge de 14 ans, soit 13 ans révolu. C’est l’âge de la puberté en droit romain.
Louis XV né en 1710 et est roi en 1715 a la mort de louis XIV son arrière grand père. On est dans une hypothèse de minorité, il n’a que 5 ans il ne peut gouverner il faut par conséquent un régent, dans ce cas il s’agit de Philippe d’Orleans. En 1723 louis XV est déclaré majeur et peut accéder au trône. Pour l’attribution de la régence il existe deux thèses :
1) Il peut être l’héritier présomptif de la couronne, ça doit être le premier prince du sang qui régnerait en cas de défaillance de la ligne directe .
2) Il faut que ce soit une personne désigné par le roi dans un testament juridique ou dans une déclaration de volonté.
Entre ces deux solutions c’est la deuxième thèse qui l’a emporté, le régent sera la personne choisie par le roi, et qui est capable de gouverner .
La régence en principe c’est une assistance, parce que l’enfant est roi dans tous les cas, mais en réalité le pouvoir appartient au régent. Les actes du régent ne peuvent ni contrôler ni censurer.
- La troisième question est sur la validité des actes royaux du prédécesseur : les lois du roi qui est mort restent en vigueur, c’est ce qui permet la continuité de l’Etat.
> Les lois fondamentales du royaumes
- Dans l’absolutisme il n’existe pas de constitution écrite, mais on retrouve des coutumes. La constitution coutumière est composée de principes constitutionnels non écrit, il s’agit des lois fondamentales du royaume. On peut également parler de la constitution de l’ancienne France. Ce sont des lois qui s’imposent au roi et qui vont faire que la monarchie est légitime.
-Il existe deux sortes de loi :
1) Il y a les lois sur la succession —> La loi sur la succession est communément et improprement appelée loi salique après un arrêt du Parlement de Paris du 28 juin 1593. La loi de succession comprend 5 principes, règles, qui permettent d’assurer la stabilité du pouvoir royal :
- Le premier principe est celui de l’hérédité : « le roi est mort vive le roi »
- Le principe de primogéniture ou loi d’ainesse : s’il y a plusieurs enfants c’est l’ainé qui hérite
- Le principe de masculinité : cette règle exclue de la succession au trône les filles et les parents par les filles. On lit ce principe a la loi salique parce que dans cette loi les filles ne succèdent pas aux terres de leur ancêtre.
- Le principe de catholicité : la couronne de France doit appartenir a un Roi catholique, par exemple le roi Henri IV s’est converti au catholicisme pour devenir roi.
- le principe de légitimité : il signifie que seule la loi règle la succession a la couronne et non pas la volonté du roi. Le roi ne peut pas modifier l’ordre successoral : « Prince du sang on nait, et point ne devient » Les rois sont dans l’heureuse impuissance de changer.
2) Il y a les lois sur le domaine —> il s agit de la loi d’inaliénabilité et d’imprescriptibilité
Le domaine ce n’est pas le royaume, le domaine de la couronne c’est la dotation temporelle de la fonction royale, c’est a dire tous les moyens mis a la disposition du roi en tant que support maternelle de sa fonction.
Parmi ses moyens on fait la distinction entre moyen corporel et incorporel :
- Les moyens corporels ce sont par exemple les châteaux, les terres, les forets, les bijoux, tout ce qui est mis au service de l’exercice du pouvoir .
- Les moyens incorporels ce sont les droits financiers, par exemple les droits fiscaux, les imports, les droits de justice ou encore les droits féodaux.
Tous ces éléments sont affectés au besoin de la couronne, c’est pourquoi on dit du domaine qu’il est inaliénable et imprescriptible :
-Inaliénable cela signifie que le roi ne peut pas céder a d’autres personnes toute partie du domaine.
- L’imprescriptibilité : La possession prolongée d’une partie du domaine par un individu ne peut jamais se transformer en propriété par usu capion, c’est a dire par le temps.
A l’époque on disait « qui mange l’oie du roi cent ans après en rend les plumes »
On retrouve tout de même deux exceptions :
- Le système de l’apanage : c’est un bien fond (bien foncier) qui est donné a un puis né (c’est a dire les cadets) mâle de la maison de France pour assurer sa subsistance pour qu’il vive selon sa condition. On va laisser des châteaux, des terres aux cadets, puisqu’ils n’ont pas accès a la couronne.
- Et le système de l’engagement : c’est la mise en gage d’un bien du domaine (château, terre, etc) entre les mains d’un particulier qui est appelé l’engagiste, ce particulier a prêté de l’argent au roi. Toute fois le contrat d engagement contient une close de rachat perpétuel au profit du roi. L’engagiste ne sera jamais propriétaire, le roi peut y récupérer a tout moment.