Problématique : En quoi la métropolisation est-elle un processus de renforcement des villes mondiales dans un contexte de mondialisation ?
I. La ville à l’échelle mondiale : le poids croissant des métropoles et des mégalopoles
A. Vers une urbanisation généralisée de la planète
La planète connaît une explosion urbaine. Depuis 2007, la moitié de la population mondiale vit en ville, en 2023, taux d’urbanisation = 55 %. A l’échelle de la planète, des contrastes perdurent selon les pays entre le taux d’urbanisation et le taux de croissance urbaine. En Europe et en Amérique, l’urbanisation est ancienne et achevée. En Asie et en Afrique, le taux d’urbanisation est plus faible mais augmente rapidement. Les métropoles de ces continents sont celles qui connaissent la plus forte croissance dans le monde.
La plupart des pays industrialisés ont achevé leur transition urbaine : par exemple 99% de la population belge habite en ville, 82% aux Etats-Unis.
A l’inverse, dans les pays en voie de développement ce taux est plus bas : dans les PMA, en moyenne 30% de la population habite en ville.
Cette transition urbaine est due à l’exode rural.
De très grandes villes ont émergé : les mégapoles ( villes peuplées de 10 millions d’habitants au moins). En 1975, 5 villes seulement avaient plus de 10 millions d’habitants, et en 2023, 32. La plupart sont situées dans les pays du Sud
B. La métropolisation, un processus sélectif
Les métropoles mondiales incomplètes mais en devenir se situent en Asie essentiellement.
Les métropoles sont des espaces d’ancrage de la mondialisation où se concentrent la population mais surtout les fonctions de commandement.
La très grande diversité des activités et les fortes interactions entre les acteurs économiques (citoyens, entreprises) caractérisent les métropoles, qui fonctionnent donc en réseau.
Bien que confrontées à des enjeux nombreux, les métropoles du Sud renforcent leurs fonctions métropolitaines.
Les métropoles se différencient donc des mégapoles car le nombre d’habitants n’est pas le seul critère.
Quels critères permettent de différencier une métropole d’une mégapole ?
➔ Certaines métropoles ont une influence mondiale.
Leur poids s’explique par leur ancrage dans des pays fortement développés.
Elles entretiennent entre elles de nombreux liens et fonctionnent en réseau.
Leur rayonnement est lié aux pouvoirs (économique, politique et culturel) plus qu’à leur poids démographique.
Elles captent et génèrent des flux de toute nature à l’échelle internationale.
➔ D’autres métropoles ont une influence moindre mais jouent un rôle régional voire continental.
Certaines d’entre elles sont situées hors des pôles majeurs de la mondialisation.
Ce souvent des capitales d’État, elles captent et génèrent des flux moins puissants, même si elles rayonnent parfois sur plusieurs pays.
➔ Certaines métropoles ont une influence plus limitée.
Ce sont parfois des capitales politiques, au rayonnement uniquement national.
Les plus petites métropoles correspondent aux métropoles régionales, leurs équipements sont à l’échelle d’une région ou d’une province, elles entretiennent peu de liens à l’échelle internationale.
C. Le poids croissant des mégalopoles
➔ La métropolisation se traduit par une densification et une verticalisation du bâti dans le centre des métropoles.
La croissance urbaine se manifeste dans le même temps par un étalement urbain. Les quartiers résidentiels mais aussi les zones industrielles et commerciales se développent en périphérie.
➔ Cet étalement se fait sous différentes formes allant du résidentiel de luxe aux quartiers informes et bidonvilles. L’espace des métropoles est donc affecté par des inégalités socio-spatiales.
Cette fragmentation socio-spatiale est nettement plus marquée dans les métropoles du Sud.
➔ De nouveaux centres fonctionnels émergent dans les périphéries, les espaces métropolitains sont désormais marqués par la polycentralité.
➔ D’immenses aires urbaines, les mégalopoles se sont ainsi créées. Elles sont constituées de métropoles et d’agglomérations secondaires, organisées en réseaux, qui forment d’immenses régions urbaines. La plus ancienne est la Megalopolis aux États-Unis. La mégalopole japonaise s’étend de Tokyo à Fukuoka. D’autres sont en formation, en Amérique latine ou en Chine par exemple
II. Sujet d’étude : Londres, une métropole de rang mondial
Problématique : Qu’est-ce que la métropolisation ? En quoi transforme-t-elle les espaces urbains et les différencie-t-il ?
A. Un carrefour de la mondialisation
1. Montrez que Londres est un carrefour de communication majeur de la mondialisation à différentes échelles.
C'est un carrefour de communication majeur à différentes échelles car elle présente plusieurs aéroports internationaux (Luton, Stansted, Heathrow, Gatwick, City Airport). Ceux-ci sont reliés par des lignes de métro ainsi que des lignes de chemins de fer. La gare de St Pancras accueille les trains Eurostar (ligne de train à grande vitesse qui relie Paris et Bruxelles au Sud de l’Angleterre et à Londres).
2. Quel est la place de Londres pour les flux financiers ? Comment expliquer ce classement
C'est un pôle financier majeur à l’échelle mondiale. Causes : héritage de l’empire britannique (nombreux flux commerciaux et financiers) / la capitale abrite plus de 250 succursales et filiales d'établissements bancaires étrangers originaires de 56 pays. Toutes les grandes banques américaines et asiatiques y ont établi leur siège européen / Près de 20 % des prêts internationaux passent par les banques installées sur les rives de la Tamise.
3. Quel quartier est symbolique de ces activités ? Quelles sont les particularités de ce quartier (situation, historique, paysage urbain) ?
C’est le quartier de la City, cœur historique de Londres depuis l’époque romaine. Nombreux travaux en cours / Paysage typique des quartiers d’affaires (des grues, des gratte-ciel qui sortent de terre).
4. Pourquoi peut-on qualifier Londres de capitale cosmopolite ? Quelles sont les principales communautés présentes à Londres ?
Au cœur de quel type de flux cela place-t-il Londres ? Londres est une ville cosmopolite car moins de la moitié de ses habitants sont d’origine britannique ou irlandaise. Les Londoniens sont originaires d’Afrique, d’Inde (ancienne colonie) et d’autres pays d’Asie comme le Bangladesh, le Pakistan, la Chine. Cela place la capitale au cœur de flux humains, notamment migratoires
5. Quels institutions et lieux de pouvoir symbolisent la fonction de capitale du Royaume-Uni ?
Les lieux de pouvoir sont le palais de Westminster (Parlement), la résidence du Premier ministre (10 Downing Street), le palais de Buckingham (résidence officielle des monarques)
6. Quelles institutions internationales abrite Londres
Londres abrite des institutions internationales comme l’OMI, le Commonwealth, la BERD et l’ABE, mais son déménagement est imminent à cause du Brexit.
7. Quelles sont les institutions culturelles à rayonnement mondial ?
Londres est également réputée pour ses Universités, parmi les plus renommées du monde, juste derrière les universités états-uniennes : Oxford et Cambridge sont les plus connues et placent Londres au cœur des flux d’information et des migrations de personnes hautement qualifiées. On peut ajouter quelques grands musées comme le British Museum, la National Gallery, le Tate Modern...
B. Une métropole en recomposition permanente
8. Quels sont les atouts du quartier de Canary Wharf
Les loyers un tiers moins chers que dans la City. Les bureaux spacieux et high-tech peuvent accueillir d'immenses salles de marché, des milliers d'employés et un outil informatique à la hauteur de l'enjeu. En outre, ce lieu est au coeur d'un noeud de transports : ligne de métro Jubilee, prolongée, reliant le quartier au centre-ville, l'extension et le développement du Dockland Light Railway, un métro automatique aérien, la création d'un réseau ferroviaire local et, à partir de 2018, l'arrivée de Crossrail, sorte de RER est-ouest, en témoignent. Sans compter la proximité de l'aéroport international de la City, qui dessert les grands centres d'affaires européens et New York.
9. En quoi peut-on dire que cette réhabilitation est un succès ? Quelles sont les critiques émises par le journaliste ?
En accueillant le siège européen de JPMorgan au 25 Bank Street, cette enclave de 39 hectares emploiera 44 500 professionnels de la finance dans ses 34 tours scintillantes, contre 43 300 banquiers pour la City. En un quart de siècle, un Manhattan sur Tamise est sorti de "l'île aux Chiens" (Isle of Dogs), un quartier populaire, déserté, de l'East End. Aujourd'hui, les plus belles enseignes - Citi, Barclays, HSBC, Credit Suisse - défient, du haut de leurs bâtiments de 50 étages, leurs voisins. Grands bureaux comptables, cabinets juridiques, agences de notation mondiales, groupes de médias, sociétés pétrolières et organismes publics ont également élu domicile dans ce mouchoir de poche. Par ailleurs, la prolifération à un rythme haletant de restaurants, bars et boutiques de luxe prouve la présence et les exigences d'un public cossu et bien policé…
Critique : hausse de la ségrégation socio-spatiale