Doses équivalentes pour comparaison :
- 5 mg de prednisone ≈ 20 mg de cortisone.
Durée d’action des principaux GC de synthèse :
- Courte durée : Célestène® (bétaméthasone).
- Intermédiaire : Cortancyl® (prednisone).
- Longue durée : Kenacort® (triamcinolone), Solumedrol® (méthylprednisolone).
Protocoles et Posologies spécifiques :
- RECOVERY Collaborative Group, NEJM 2020 : dexaméthasone 6 mg/j pendant 10 jours pour réduire la mortalité chez les patients sous ventilation mécanique ou oxygénothérapie (aucun bénéfice pour les patients sans défaillance respiratoire).
- Bolus IV : dose de charge pour effet immédiat, effet bénéfique estimé à 6 semaines.
Dosages en fonction de la pathologie et de la gravité :
- Posologies recommandées entre 0,5 mg/kg/jour et 1 mg/kg/jour.
- Traitement d’attaque : bolus IV suivi d’un traitement à pleine dose, puis réduction progressive.
- Dose d’entretien : maintenir entre 5 et 10 mg/jour de prednisone pour minimiser les effets indésirables.
Rythme de Prise et Rythme Circadien :
- Une prise unique le matin pour respecter le rythme circadien naturel du cortisol.
- En cas d’inflammation sévère, répartir la dose en 2 ou 3 prises dans la journée pour couvrir le nycthémère, bien que cela augmente le risque de suppression de l’axe hypophyso-surrénalien et d’insomnie.
- Chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde, une prise le soir peut être plus efficace pour réduire la raideur matinale (études de Bijlsma et Jacobs, 2008 ; Buttgereit et al., 2008).
Adaptation selon le Poids et la Pathologie :
- En fonction de l’inflammation, du pronostic et de l’atteinte des organes : posologie ajustée au poids, généralement de 0,5 mg/kg/jour à 1 mg/kg/jour.
Régime Alimentaire et Prévention :
- Régime normosodé, sauf en cas d’insuffisance cardiaque ou d’hyperaldostéronisme.
- Supplémentation en potassium (K+) pour les doses élevées et/ou en association avec des médicaments hypokaliémiants.
- Limiter les sucres à IG élevé au début du traitement (élargissement possible si absence de diabète cortico-induit).
- Régime hyperprotéiné recommandé pour contrer l’effet hyperglycémiant et le catabolisme des protéines induit par les GC.
- Apports en calcium et vitamine D (1g/jour de calcium et 800 UI/jour de vitamine D) pour la prévention de la déminéralisation osseuse.
Anti-ostéoporotiques :
- En cas de traitement prolongé chez les femmes ménopausées : risedronate, acide zolédronique.
Mesures de Pré-thérapeutiques :
- Vaccination : pneumocoque et grippe recommandés avant le début du traitement.
- Vaccins vivants atténués contre-indiqués durant la corticothérapie et pendant les 3 mois suivant l’arrêt du traitement.
- Eradication des foyers infectieux avant traitement (dents, infections chroniques, antécédents de tuberculose).
- Ivermectine (Stromectol®) pour les patients ayant séjourné en zones à risque d’anguillulose (ex. Antilles, Afrique tropicale).
Effets Cardiovasculaires :
- HTA chez environ 20 % des patients sous GC, liée à la dose et au cumul.
- Augmentation du risque d’athérosclérose et de mortalité cardiovasculaire (HR 2,3 pour 8-15 mg/j et 3,2 pour ≥15 mg/j ; Peters et al., 2010).
Infections :
- Dose élevée et/ou prolongée augmente le risque d’infections sévères (hospitalisation, pneumocystose, herpès-zona).
- Prévention de l’anguillulose avec Ivermectine pour les patients ayant séjourné dans des zones à risque.
Gastro-intestinaux :
- Toxicité digestive inférieure à celle des AINS mais reste significative. Le risque de perforation diverticulaire ou d’ulcères reste présent.
- Prévention : IPP pour les patients sous GC combinés avec AINS.
Psychologiques et Neuro-psychiatriques :
- Insomnie, agitation, dépression, psychose cortico-induite (plus fréquente dans les lupus que dans la polyarthrite rhumatoïde).
- Surveillance spécifique chez les patients âgés (risques de troubles mnésiques).
Métabolisme Glucidique et Diabète cortico-induit :
- Risque de diabète cortico-induit élevé en fonction de la dose et de la durée (jusqu’à 10 % des patients sous GC).
- Glycémie à jeun trompeuse : privilégier la surveillance de l’hyperglycémie post-prandiale.
Ostéoporose :
- Risque de fracture accru, surtout dès les 6 à 12 premiers mois sans prévention.
- Calcul du risque de fracture par FRAX recommandé pour adapter la prévention.
Ophtalmologiques :
- Risques de cataracte sous-capsulaire postérieure et de glaucome.
- Facteurs de risque pour le glaucome : antécédents familiaux, myopie, diabète.
Autres :
- Prise de poids (syndrome de Cushing : visage lunaire, bosse de bison).
- Atrophie cutanée, ecchymoses, acné, amincissement des cheveux, hirsutisme.
Arrêt progressif pour éviter rebond inflammatoire et permettre la récupération de l’axe hypophyso-surrénalien.
Schéma d’arrêt : réduction par palier, généralement 1 mg tous les mois pour les faibles doses.
En cas de dose finale basse (< 5 mg de cortancyl), substituer par 20 mg d’hydrocortisone avant arrêt progressif.
Surveillance Régulière :
- Tension artérielle à surveiller quotidiennement pour prévenir l’HTA.
- Glycémie à jeun tous les matins, suivi de la glycémie post-prandiale.
- Créatinine pour la fonction rénale, surtout en cas d’inflammation associée (ex. vascularite).
- Bilan psychologique : détection de l’insomnie, agitation, signes de dépression ou de psychose.
- Suivi de la densité osseuse pour prévenir et détecter l’ostéoporose dès les premiers mois.
Examens de suivi spécifiques :
- FRAX pour évaluer le risque de fracture ostéoporotique.
- Bilan hépatique et lipidique pour détecter une hépatotoxicité et le risque métabolique.
Contexte : Patient avec une vascularite ANCA avec atteinte pulmonaire, articulaire et rénale.
Protocole de Traitement :
- Bolus de méthylprednisolone (Solumedrol®) en IV puis traitement de fond par prednisone et Rituximab.
- Supplémentations associées : calcium et vitamine D, anti-ostéoporotiques en prévention de l’ostéoporose.
- Mise sous IPP pour les patients à risque gastro-intestinal ou en cas de co-prescription avec AINS.
Surveillance Clinique :
- Tension artérielle (surveillance quotidienne).
- Glycémie à jeun (risque de diabète cortico-induit).
- CRP et créatininémie pour le suivi de l’inflammation et de la fonction rénale