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Combray

litterature

"À la recherche du temps perdu", dont Combray est un extrait du premier tome Du côté de chez Swann, est une œuvre emblématique de Marcel Proust, à la fois roman et exploration psychologique. La backstory (contexte historique et personnel) du livre est étroitement liée à la vie de Proust et à l'époque dans laquelle il a vécu.

1. Contexte historique et littéraire

Date de publication : Le premier volume, Du côté de chez Swann, est publié en 1913, à une époque charnière pour la société française, marquée par des bouleversements sociaux, politiques et culturels. Le roman est écrit juste avant la Première Guerre mondiale, une période où la France est encore profondément attachée à ses traditions bourgeoises et aristocratiques, mais où les valeurs commencent à changer.

L’œuvre s'inscrit dans la transition entre deux époques : la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, moment où le modernisme littéraire commence à émerger. Proust est influencé par les mouvements littéraires de l’époque, tels que le symbolisme et le réalisme, mais il va plus loin, en développant une narration introspective qui s'attarde sur les souvenirs et la perception du temps.

2. Contexte personnel de Marcel Proust

Proust puise largement dans sa propre vie pour écrire À la recherche du temps perdu. Voici quelques éléments biographiques qui ont influencé l’écriture de l’œuvre :

  • Enfance et milieu social : Proust est né en 1871 dans une famille bourgeoise parisienne. Sa mère était issue d’une famille juive aisée et cultivée, et son père, un éminent médecin, représentait la classe intellectuelle. Sa famille, ses maisons de vacances et ses relations sociales nourrissent directement les lieux et les personnages de son œuvre. Par exemple, le village de Combray est largement inspiré par la ville d’Illiers, où Proust passait ses vacances chez sa tante Léonie, un personnage qui apparaît dans le livre sous ce même nom.
  • Santé fragile : Proust souffrait d’asthme depuis son enfance, ce qui l'a souvent tenu à l'écart des activités sociales et l’a conduit à mener une vie retirée, dédiée à l’écriture. Son état de santé influença son obsession pour la mémoire et le temps, thématiques qu'il explore longuement dans son œuvre. La maladie et la fragilité physique sont également des motifs récurrents dans son roman, avec des personnages qui, comme lui, doivent s’adapter à une vie limitée par la santé.
  • Vie mondaine et aristocratie : Jeune homme, Proust était proche des cercles mondains et de l’aristocratie parisienne, qu’il fréquenta grâce à ses amis et ses relations sociales. Ces expériences se retrouvent dans les passages de son œuvre qui explorent la haute société et ses codes, notamment à travers le personnage de Charles Swann et les aristocrates du côté de Guermantes.
  • La perte des proches : Proust a été profondément marqué par la perte de sa mère en 1905, un événement qui a déclenché une période de deuil et de solitude, et qui a intensifié sa réflexion sur le temps, la mémoire et la perte. Ces thèmes sont centraux dans À la recherche du temps perdu.

3. Contexte littéraire

L’évolution de la narration : Proust innove avec une forme de narration complexe et fragmentée, où les souvenirs et les sensations jouent un rôle primordial. Le roman rompt avec la tradition réaliste de l'époque en favorisant une écriture plus introspective et subjective. Le flux de conscience (ou "stream of consciousness") est un élément central de sa technique narrative, à l’image de ce que d'autres écrivains modernistes comme James Joyce et Virginia Woolf ont développé par la suite.

La mémoire involontaire : Un autre concept fondamental, introduit dans Combray avec la célèbre scène de la madeleine, est celui de la mémoire involontaire. Ce processus psychologique, inspiré des travaux contemporains sur la psychologie et la mémoire (comme ceux de Bergson), consiste à revivre des souvenirs à travers des sensations inattendues, telles que des goûts ou des odeurs. Pour Proust, cette mémoire est plus authentique et plus puissante que la mémoire volontaire, qui est contrôlée par la volonté et souvent imprécise.

4. L’écriture de l'œuvre

Proust travailla à son œuvre pendant plus de 14 ans. Son projet initial a évolué au fil du temps. Il a d’abord commencé par des essais littéraires et des textes mondains dans les années 1890 avant de se lancer dans À la recherche du temps perdu. Le roman fut en partie une réponse aux critiques qui l’accusaient de ne pas être un écrivain sérieux. Au départ, il peinait à trouver un éditeur et a dû publier le premier volume à compte d’auteur en 1913 chez Grasset, avant que Gallimard ne prenne en charge les volumes suivants après avoir compris l’importance de son travail.

5. Réception de l'œuvre

Lors de sa publication, À la recherche du temps perdu a reçu un accueil critique mitigé. Certains louaient son ambition et son style novateur, tandis que d’autres étaient déconcertés par la longueur et la lenteur du récit. Cependant, au fil du temps, l’œuvre a été reconnue comme une pierre angulaire de la littérature moderne. Proust a notamment remporté le prestigieux Prix Goncourt en 1919 pour le deuxième volume À l'ombre des jeunes filles en fleurs.

6. Inspirations littéraires et philosophiques

  • Philosophie du temps : Proust est influencé par les théories philosophiques de Henri Bergson, notamment son idée du temps subjectif, où le passé, le présent et l’avenir s’entrelacent dans la conscience humaine. Pour Proust, l’idée de "temps retrouvé" repose sur la capacité de transcender la chronologie linéaire pour revivre le passé par le biais des souvenirs.
  • Littérature : Proust s’inspire également de la tradition littéraire française, en particulier des auteurs comme Balzac, qui dépeignaient la société française avec minutie. Cependant, Proust innove en s’intéressant davantage à l’intériorité des personnages qu’à leur statut social ou à leurs actions.

7. Autobiographie déguisée

Bien que À la recherche du temps perdu ne soit pas une autobiographie à proprement parler, de nombreux éléments de l’histoire sont inspirés de la vie de Proust. Le narrateur, souvent appelé "Marcel", partage de nombreuses similitudes avec l’auteur, bien que Proust ait insisté sur le fait que son œuvre était avant tout une exploration des sensations et des souvenirs universels plutôt qu’un simple récit personnel.

8. Conclusion

Le contexte personnel et historique de À la recherche du temps perdu est fondamental pour comprendre l’œuvre. Proust a créé un roman qui dépasse les limites du réalisme traditionnel pour explorer les profondeurs de la mémoire et du temps. Sa propre vie, ses expériences mondaines, ses pertes, et sa maladie ont joué un rôle clé dans l’élaboration de ce vaste projet littéraire, une œuvre qui continue d’être étudiée pour sa profondeur psychologique et son innovation narrative.

L'œuvre de Proust est finalement une quête d'identité, une réflexion sur la manière dont le passé et le présent se mêlent dans nos souvenirs et sur la manière dont nous pouvons parfois retrouver, à travers les sensations, des instants perdus qui résonnent encore dans notre vie actuelle.

"Combray", extrait du premier tome Du côté de chez Swann dans À la recherche du temps perdu de Marcel Proust. Ce texte introduit plusieurs personnages importants qui sont profondément marqués par la mémoire et la nostalgie.

1. Le narrateur (Marcel)

  • Rôle : Le narrateur est le personnage central. Il raconte ses souvenirs d'enfance à Combray, avec une attention particulière portée à ses sensations et émotions.
  • Caractéristiques : Hypersensible, nostalgique, introspectif. Il est très attaché à sa mère, une relation qui symbolise l'amour filial et la sécurité. Sa mémoire et ses impressions subjectives façonnent la réalité qu'il décrit.
  • Relation avec le monde : Il est marqué par une quête incessante du temps perdu, explorant la manière dont les souvenirs émergent des sensations et des objets du quotidien. Les moments passés avec sa famille, notamment sa mère, sont empreints de tendresse et d'angoisse.

2. Maman (La mère du narrateur)

  • Rôle : Figure maternelle aimante et bienveillante. Sa présence est essentielle pour l’équilibre émotionnel du narrateur.
  • Caractéristiques : Elle est douce, attentionnée, et protectrice. Le narrateur est dépendant de ses marques d'affection, notamment le baiser qu’elle lui donne avant qu’il s’endorme, qui devient un rituel d’apaisement crucial pour lui.
  • Importance : Elle représente l’amour inconditionnel. Elle apaise les craintes du narrateur mais doit parfois se plier aux exigences de la vie familiale et sociale, ce qui crée de la frustration chez le narrateur, notamment lorsqu’il ne peut pas passer de temps avec elle.

3. Grand-mère

  • Rôle : Elle est un modèle de bonté et d’intellect pour le narrateur.
  • Caractéristiques : Énergique, passionnée par la nature, intellectuellement curieuse, elle est aussi soucieuse de l’éducation et du développement moral de son petit-fils. Elle a une relation très spéciale avec la nature, prenant plaisir à marcher sous la pluie et bravant les intempéries.
  • Importance : Sa figure représente la sagesse et le souci de transmettre des valeurs solides. Elle est également une figure de résilience et d’endurance.

4. Grand-père

  • Rôle : Le grand-père est un personnage secondaire mais important pour l’ambiance familiale.
  • Caractéristiques : Il est bienveillant, souvent plaisant, mais il peut être autoritaire. Il fait preuve d’une certaine ironie et distance par rapport aux situations familiales.
  • Relation avec le narrateur : Moins présent émotionnellement que la mère ou la grand-mère, il contribue cependant à la formation du monde de l’enfance du narrateur.

5. Tante Léonie

  • Rôle : Personnage reclus qui vit dans une chambre et observe la vie depuis sa fenêtre.
  • Caractéristiques : Hypocondriaque, elle se croit constamment malade et a un rapport étroit avec ses habitudes et ses rituels. Elle symbolise l’immobilisme et le repli sur soi.
  • Importance : Elle représente la figure du vieillissement et de la routine immuable, contrastant avec le monde extérieur qui continue à bouger.

6. Françoise (La domestique)

  • Rôle : Cuisinière et domestique fidèle de la famille, elle est un personnage récurrent tout au long de l’œuvre de Proust.
  • Caractéristiques : Dévouée, robuste, mais aussi d’une mentalité très rigide et bourgeoise. Elle est souvent citée pour ses commentaires et sa manière de voir la vie.
  • Importance : Françoise apporte une dimension sociale et critique au sein de la maison familiale. Elle représente un lien avec le monde extérieur à travers ses commérages et sa gestion du quotidien.

7. Swann

  • Rôle : Charles Swann est un ami de la famille. Sa présence est souvent évoquée dans les dîners et les discussions des adultes.
  • Caractéristiques : Sophistiqué, intelligent, mais son personnage est souvent vu à travers les yeux des autres, ce qui lui confère une aura mystérieuse. Sa vie privée et ses choix amoureux sont critiqués par la famille.
  • Importance : Swann incarne l’ambiguïté entre deux mondes : la bourgeoisie à laquelle il appartient par sa naissance, et l’aristocratie dont il fait partie grâce à ses relations mondaines. Son personnage préfigure une intrigue plus vaste qui sera développée dans la suite de À la recherche du temps perdu.

8. Tante Bathilde

  • Rôle : Elle est l’épouse du grand-père, une figure douce et aimante, souvent moquée pour ses excès de bonté.
  • Caractéristiques : Humble, tendre, elle est dévouée à son mari et à sa famille. Elle accepte avec résignation les petites taquineries, sans jamais perdre son sourire.
  • Importance : Elle symbolise l'amour familial et la tolérance, malgré les querelles et incompréhensions familiales. Sa douceur contraste avec la rigidité de certains autres personnages.


1. Introduction

  • Titre de l’œuvre : Combray (première partie de Du côté de chez Swann)
  • Auteur : Marcel Proust
  • Date de publication : 1913
  • Genre : Roman autobiographique et introspectif, explorant la mémoire, le temps, et les sensations.
  • Résumé global : Combray est un retour en mémoire sur l’enfance du narrateur dans le village éponyme. Le texte est une exploration des souvenirs, particulièrement ceux liés à la maison de sa tante Léonie et aux promenades dans la campagne environnante. Le récit est marqué par des thèmes comme le temps, la mémoire involontaire, et les sensations déclencheuses de souvenirs.

2. Résumé de l'histoire

Le récit commence par un retour en arrière, dans les souvenirs d'enfance du narrateur, Marcel. Il se souvient de ses nuits passées dans la maison familiale à Combray, un petit village où il passait ses vacances, notamment chez sa grand-tante Léonie. Le narrateur se remémore ses habitudes, ses angoisses liées à la séparation de sa mère au moment du coucher, ainsi que son attachement à certains rituels quotidiens.

Les journées à Combray sont marquées par des promenades dans le jardin et des dîners en famille. L'une des préoccupations centrales du narrateur est l'attente du baiser de sa mère avant de dormir, un geste de tendresse qui devient une véritable obsession. Lorsqu'il y a des invités à la maison, notamment Swann, le narrateur souffre de ne pas recevoir ce baiser, ce qui symbolise sa dépendance affective.

Marcel raconte aussi les moments passés avec sa grand-mère, une figure de bonté et d’amour pour la nature, qui l’emmène faire de longues promenades, notamment vers les lieux appelés "Le côté de Méséglise" et "Le côté de Guermantes". Ces deux itinéraires symbolisent deux façons de percevoir le monde. Méséglise est associé à la famille Swann et au monde bourgeois, tandis que Guermantes représente l’aristocratie et le monde noble que le narrateur fantasme.

L'évocation du village de Combray et de la maison de sa grand-tante est au cœur du récit. Le narrateur y décrit chaque détail : les meubles, l’odeur du jardin, les reflets de lumière. Ces descriptions minutieuses, apparemment anodines, sont des déclencheurs de souvenirs. L’un des éléments clés est la madeleine trempée dans du thé, qui provoque chez le narrateur une réminiscence intense de son passé à Combray, marquant un moment de "mémoire involontaire", concept central de l'œuvre.

3. Thèmes principaux

  • La mémoire involontaire : L’un des moments les plus célèbres du livre est la scène où le narrateur mange une madeleine trempée dans du thé, et cette expérience sensorielle ravive des souvenirs enfouis de Combray. Ce processus de mémoire involontaire joue un rôle fondamental dans l'œuvre, où des sensations déclenchent des souvenirs riches et profonds.
  • Le temps et la nostalgie : L'œuvre est imprégnée d'une réflexion sur le temps perdu, notamment celui de l'enfance. Le narrateur regrette la simplicité et la pureté de cette époque tout en s'interrogeant sur la manière dont le temps transforme les souvenirs et les relations.
  • Les sensations et l’environnement : Proust accorde une grande importance à la description des sensations et des paysages, qu’il s’agisse des couleurs de Combray au coucher du soleil, des odeurs dans le jardin, ou des sons des trains au loin. Chaque sensation semble transporter le narrateur dans un autre temps.
  • Les relations familiales : L’histoire est centrée sur les relations complexes au sein de la famille du narrateur. Son attachement à sa mère est intense, voire obsessionnel, et il a du mal à supporter toute distance entre eux. La grand-mère représente l’amour pur et le respect de la nature, tandis que la tante Léonie incarne la routine, la maladie et le repli sur soi.
  • La séparation des classes sociales : À travers la figure de Swann, qui fait partie de l’entourage familial mais qui vit dans des cercles mondains bien différents, Proust introduit une réflexion sur les divisions sociales. Swann, bien que bourgeois, se déplace dans des cercles aristocratiques, ce qui intrigue la famille du narrateur.

4. Structure et narration

Le récit de Combray est non-linéaire, construit à partir de souvenirs déclenchés par des sensations. Proust emploie une narration à la première personne, où le narrateur, Marcel, relate des souvenirs d'enfance à travers un prisme subjectif. Les descriptions détaillées et introspectives dominent l’écriture, où chaque moment du passé est analysé avec une minutie extrême.

Le texte s’étend longuement sur des réflexions intérieures, souvent déclenchées par des événements banals du quotidien. Par exemple, la scène de la madeleine permet d'introduire une digression sur le rôle de la mémoire involontaire. Ce processus transforme des gestes simples en moments de profondes réminiscences.

5. Symboles

  • La madeleine : La madeleine trempée dans du thé est un symbole de la mémoire involontaire. Ce geste simple permet au narrateur de retrouver des souvenirs qu’il croyait oubliés. Elle représente le déclencheur de la quête de Marcel pour retrouver le passé.
  • Le coucher du soleil à Combray : Les différentes lumières et teintes observées à Combray symbolisent le passage du temps et l'influence de la nature sur les souvenirs.
  • Les promenades : Les deux itinéraires vers Méséglise et Guermantes symbolisent des directions différentes dans la vie, des choix sociaux et culturels distincts que le narrateur explore.

6. Conclusion et portée de l'œuvre

Combray est une œuvre profondément introspective, qui explore le lien entre la mémoire, le temps, et l’expérience sensorielle. Proust y développe une théorie de la mémoire où les objets du quotidien peuvent être les porteurs d’un passé refoulé. L'importance accordée aux souvenirs d'enfance à Combray marque le point de départ de la vaste quête de Marcel pour retrouver le temps perdu dans le reste de À la recherche du temps perdu.

Le style de Proust, marqué par de longues phrases descriptives et des digressions sur les sensations, rend l’œuvre unique et novatrice pour son époque. Le texte est une méditation sur la manière dont nous nous souvenons et sur ce que ces souvenirs disent de nous-mêmes.

Voici quelques éléments supplémentaires et intéressants à mentionner à propos de "Combray", qui enrichissent la compréhension du texte et de son importance dans À la recherche du temps perdu :

1. Une ouverture emblématique

Le début de Combray est l’un des passages les plus célèbres de la littérature française : « Longtemps, je me suis couché de bonne heure... ». Cette phrase d'ouverture est souvent citée pour la manière dont elle capture immédiatement l'essence de l'œuvre : le rapport au temps, au sommeil, et à la mémoire. Dès ces premières lignes, Proust nous plonge dans l’univers des souvenirs et des sensations qui vont dominer le récit.

2. La structure du souvenir

Combray est structuré comme une exploration des souvenirs du narrateur. Proust présente la mémoire comme un processus complexe et fragmenté. Contrairement à une narration linéaire traditionnelle, Combray utilise la mémoire involontaire pour aller et venir dans le passé. Ce processus se reflète dans la manière dont l’histoire semble émerger par à-coups, souvent à partir de petits éléments sensoriels comme une odeur, une texture, ou un son (par exemple, le goût de la madeleine).

3. Combray, lieu mythique

Le village de Combray, inspiré d’Illiers (rebaptisé Illiers-Combray en 1971 en l’honneur de Proust), n’est pas seulement un lieu géographique. Il est un lieu de mémoire où tout devient symbolique. Combray est associé à l’enfance du narrateur, et représente un paradis perdu, une époque où la vie était plus simple, plus pure, et où chaque sensation avait une intensité particulière.

4. La madeleine

La madeleine est sans doute l'un des symboles littéraires les plus célèbres. Cette petite pâtisserie trempée dans du thé déclenche un flot de souvenirs chez le narrateur, ouvrant la porte à une réminiscence profonde et vivide de son enfance à Combray. Cet épisode incarne l'idée proustienne de la mémoire involontaire, une mémoire qui se manifeste de manière spontanée et qui est souvent plus forte que la mémoire volontaire, contrôlée par la volonté.

5. Les deux chemins : Méséglise et Guermantes

Dans Combray, deux promenades sont décrites de manière détaillée : celle du côté de Méséglise et celle du côté de Guermantes. Ces deux directions symbolisent deux aspects du monde et des influences sociales dans la vie du narrateur :

  • Le côté de Méséglise est associé à Swann et à la bourgeoisie, aux relations humaines plus directes et familières. C’est le monde plus accessible, mais aussi celui des désillusions (notamment à travers l’histoire de Swann et Odette).
  • Le côté de Guermantes est lié à l’aristocratie, à l’inaccessible et au rêve. Le narrateur est fasciné par ce monde de noblesse, distant et presque mythique.

Ces deux itinéraires représentent aussi deux aspects de la vie du narrateur : l’attachement à la réalité quotidienne et les rêves d’un autre monde, plus élevé.

6. Le rôle de l’habitude

Proust accorde une importance particulière à l’habitude, en tant que force qui conditionne nos actions et nos perceptions. Dans Combray, l’habitude permet au narrateur de s’adapter à des situations angoissantes, comme le moment du coucher, où il souffre d’être séparé de sa mère. Mais l’habitude peut aussi enfermer et anesthésier les émotions, comme il le souligne lorsqu'il décrit la routine familiale à Combray. L’habitude, chez Proust, est une double force : à la fois apaisante et limitante.

7. La critique sociale

Combray ne se limite pas à une exploration des souvenirs d’enfance, c’est aussi une observation subtile des dynamiques sociales de l’époque. À travers des personnages comme Swann, la grand-tante, ou les interactions familiales, Proust critique la rigidité des classes sociales et la manière dont les individus sont jugés en fonction de leur statut social. Il dépeint également l’hypocrisie et la petitesse de certaines relations bourgeoises, sans être moralisateur, mais en exposant la complexité des interactions humaines.

8. Une esthétique du détail

Proust excelle dans l'art de rendre l'ordinaire extraordinaire grâce à une esthétique du détail. Il s'attarde sur des descriptions très précises de la lumière, des odeurs, des objets, et des sensations, qui prennent une importance capitale dans le récit. Par exemple, les descriptions des pièces de la maison de Combray, des paysages de campagne, ou encore des scènes quotidiennes (comme l’attente du baiser de la mère) sont minutieuses et transforment ces éléments en symboles plus profonds.

9. L’importance du sommeil et des rêves

Les premières pages de Combray sont marquées par la description du narrateur qui se réveille, désorienté, après un sommeil agité. Le sommeil, chez Proust, est un état où les frontières entre le passé, le présent et l’avenir s’estompent. Le narrateur flotte entre des souvenirs et des fragments d’expériences vécues, et cette ambiguïté est un thème récurrent dans l'œuvre. Le sommeil est un moment où l’esprit peut vagabonder et se reconnecter à des souvenirs enfouis, libérant ainsi des impressions profondes.

10. L’œuvre comme une quête du temps perdu

Combray est le début d’une quête pour retrouver le temps perdu. Le narrateur, à travers l’évocation de ses souvenirs, cherche à recréer une continuité entre le passé et le présent. Le village de Combray, la maison de son enfance, et ses proches deviennent des éléments clés de cette recherche, où chaque détail est essentiel pour comprendre et revivre ce passé.

11. La mélancolie du passé

L’un des tons dominants de Combray est la mélancolie, une tristesse douce liée à l’irrévocabilité du passé. Le narrateur se souvient avec affection de cette période, mais il sait qu’elle est à jamais révolue. Cette nostalgie est exacerbée par la conscience que, même en revivant ces souvenirs, ils ne seront jamais exactement les mêmes, car le temps a altéré la perception que le narrateur en a.

12. L’universalité du récit

Bien que Combray soit profondément ancré dans la vie de Proust, il touche à des expériences universelles : l'enfance, les relations familiales, la découverte du monde, et la puissance des souvenirs. La précision des descriptions et l'exploration des sensations permettent aux lecteurs de retrouver dans ce récit des échos de leurs propres expériences, faisant de Combray un texte où chacun peut se reconnaître d’une manière ou d’une autre.

Conclusion

Combray est bien plus qu’un simple chapitre introductif, c’est une véritable porte d’entrée dans l’univers de Marcel Proust. Il pose les fondations des thèmes clés de l’œuvre, comme la mémoire, le temps, les sensations, et les relations sociales. À travers le prisme des souvenirs du narrateur, Proust propose une réflexion subtile et poétique sur la manière dont le passé est toujours présent dans nos vies, enfoui dans les objets, les lieux, et les impressions qui peuplent notre quotidien.



Marcel Proust (1871-1922) est un écrivain français, surtout connu pour son œuvre monumentale, À la recherche du temps perdu. Né à Paris dans une famille aisée, il grandit dans un milieu bourgeois cultivé. Proust était un enfant fragile, souffrant d'asthme, ce qui marqua sa santé tout au long de sa vie.

Après des études de droit et de lettres, il fréquente les salons mondains de Paris, où il observe la haute société, une source d'inspiration majeure pour son écriture. Bien que sa famille souhaitât qu'il fasse carrière dans l'administration, Proust s'orienta vers la littérature.

Son chef-d'œuvre, À la recherche du temps perdu, est une série de sept romans publiés entre 1913 et 1927. C'est une exploration profonde de la mémoire, du temps et des émotions humaines, avec des thèmes comme l'amour, la jalousie, l'art et la société. Le récit se concentre sur la quête personnelle de l'écrivain pour comprendre sa propre existence à travers ses souvenirs.

Proust mourut en 1922 avant de terminer l'édition complète de son œuvre, mais il laissa une empreinte durable sur la littérature moderne avec son style introspectif et complexe.

Proust travail sur plusieur fragments en même temps, n’arrête pas d’écrire, ajoute encors des bout, réécrit des passages encore et encore (processus de réécriture, 



1. Le cadre familial de Marcel Proust

Marcel Proust est né le 10 juillet 1871 à Paris dans une famille bourgeoise aisée. Son père, Adrien Proust, était un médecin réputé, spécialiste des épidémies et professeur à la faculté de médecine. Sa mère, Jeanne Weil, était d’origine juive alsacienne, issue d'une famille de banquiers. Cultivée et attentive, elle a joué un rôle majeur dans la formation intellectuelle de Marcel, lui transmettant son amour de la littérature et de la culture.

Marcel a grandi dans un milieu bourgeois, où l’éducation et les arts avaient une place centrale. Il a une relation très proche avec sa mère, dont il héritera une grande sensibilité et un goût prononcé pour la littérature. L’influence de cette relation mère-fils sera décisive dans sa vie et dans son œuvre. Le décès de sa mère en 1905 le bouleversera profondément.

Son père, bien que distant en apparence, soutenait également son fils, même si la carrière littéraire de Marcel, qui souffrait d'une santé fragile, n’était pas forcément ce que son père avait imaginé pour lui.

2. L'orientation sexuelle de Marcel Proust

Marcel Proust était homosexuel, bien que cette question soit restée longtemps cachée à cause du contexte social de l'époque. Son orientation sexuelle a influencé sa vision de l'amour et de la société, sans pour autant être ouvertement affirmée dans ses œuvres. Les relations homosexuelles, encore taboues à cette époque, sont parfois présentes de manière voilée ou implicite dans son œuvre majeure, À la recherche du temps perdu.

Il a entretenu plusieurs relations avec des hommes, dont Reynaldo Hahn, un compositeur vénézuélien, qui a été son premier grand amour. Leur relation, bien que marquée par une grande complicité, s’est terminée, mais ils sont restés proches. D'autres relations amoureuses avec des hommes ont ponctué la vie de Proust, notamment avec des domestiques ou des hommes plus jeunes issus de milieux modestes, comme Alfred Agostinelli, qui a inspiré le personnage d'Albertine dans À la recherche du temps perdu.

Proust, bien qu'il ait eu des amitiés avec des femmes et ait pu montrer un certain intérêt pour la vie mondaine féminine, n'a jamais été marié, et son œuvre explore avec une profondeur psychologique les complexités de l’amour, qu’il soit hétérosexuel ou homosexuel.

3. Relation avec la Bible et la religion

Bien que Proust ait grandi dans une famille où la religion n'était pas particulièrement pratiquée (son père était catholique et sa mère d'origine juive), la question religieuse est présente dans son œuvre, mais souvent de manière allégorique ou symbolique.

Proust lui-même n'était pas croyant au sens conventionnel, mais il avait une culture religieuse riche, notamment grâce à ses lectures. La Bible et des références chrétiennes apparaissent fréquemment dans À la recherche du temps perdu. Ces références sont parfois utilisées de manière ironique ou symbolique pour aborder des questions plus universelles, comme le temps, la souffrance ou la rédemption. Par exemple, il fait parfois des parallèles entre des scènes bibliques et des situations de sa vie mondaine, soulignant ainsi les contrastes et les contradictions entre la spiritualité et la société.

Dans son œuvre, les questionnements existentiels liés à la mort, à l’immortalité, et à la quête d’une vérité intemporelle, reflètent en quelque sorte une dimension spirituelle, même si elle n'est pas nécessairement religieuse au sens strict. Proust semble avoir vu dans l’art et dans la mémoire des chemins d’éternité qui suppléaient à une foi religieuse classique.

Conclusion

Marcel Proust, issu d'un milieu bourgeois et intellectuellement favorisé, a développé une œuvre riche en questionnements sur l'amour, la mémoire, et le temps. Son orientation homosexuelle, bien qu'occultée dans la société de l'époque, a influencé ses représentations littéraires de l'amour et du désir. Sa relation avec la Bible et la religion, bien qu'indirecte, témoigne d'une quête spirituelle qui se manifeste principalement dans son approche de la mémoire et de la création artistique, un moyen pour lui de transcender les limites du temps et de la mort.

La mémoire chez Proust : Il y a deux types de mémoire : - - 

Mémoire volontaire: 

Le sujet fournit un effort et on se souvient de quelque chose.  C’est un effort volontaire. Parfois elle est inutile à l’heure de faire venir des souvenirs 

oubliés. ⇒ action de mémoire 

La mémoire involontaire : 

Le sujet est soumis à ses souvenirs qui sont déclenchés par des sensations physiques, comme l'exemple célèbre de la madeleine trempée dans le thé. C’est l’oubli suivi d’une sensation physique analogue à une autre sensation physique dans le passé. Le pas suivant est le surgissement des souvenirs du temps passé qui se correspond avec cette sensation physique. Les souvenirs ne sont pas physiques.  ⇒  processus de mémoire qui se réveille. 



3.6 La composition de la Recherche


Cyclique 


À la recherche du temps perdu (1906-1922) est une œuvre littéraire complexe, à la fois autobiographique et fictive, qui explore des thèmes profonds liés au temps, à la mémoire, à l'amour et à l'art. La Recherche raconte la quête du narrateur, Marcel (souvent identifié à Proust lui-même), pour comprendre le sens de la vie et pour retrouver des moments perdus de son passé à travers la mémoire. L’œuvre suit son évolution depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte, décrivant les relations sociales, les amours, les désillusions, et son engagement vers une vocation artistique.

Le récit de Proust est non linéaire et souvent digressif. Le narrateur interrompt fréquemment la narration principale pour des réflexions sur le passé ou des analyses psychologiques et sociales. Cette structure correspond à la façon dont fonctionne la mémoire : les souvenirs surgissent de façon imprévisible, souvent déclenchés par des sensations ou des objets.


Le récit est divisé en sept volumes :

  1. Du côté de chez Swann (1913) – Premier volume qui introduit les personnages clés (Swann, Odette, Gilberte) et le thème de l'amour.
  2. À l'ombre des jeunes filles en fleurs (1919) – Décrit la jeunesse du narrateur et ses premières amours, notamment avec Gilberte et les jeunes filles en fleurs, dont Albertine.
  3. Le Côté de Guermantes (1920-1921) – Plongée dans la haute société, avec une observation minutieuse des mœurs aristocratiques.
  4. Sodome et Gomorrhe (1921-1922) – Exploration de la sexualité et des amours homosexuels, en particulier à travers les personnages de Charlus et d’Albertine.
  5. La Prisonnière (1923) – Décrit la relation obsessionnelle et possessive du narrateur avec Albertine, qui vit chez lui.
  6. Albertine disparue (ou La Fugitive, 1925) – Récit de la fuite et de la mort d’Albertine, et des réflexions du narrateur sur son amour pour elle.
  7. Le Temps retrouvé (1927) – Volume final, où le narrateur trouve enfin la clé pour comprendre le sens de son existence et se consacrer à l'écriture.

Le narrateur de La Recherche est un personnage qui partage le prénom de l'auteur, Marcel, mais il ne faut pas les confondre complètement. La narration est faite à la première personne du singulier, et tout est perçu à travers le regard subjectif du narrateur. Celui-ci raconte son histoire avec le recul du temps, souvent depuis un futur incertain, rétrospectivement, en analysant ses propres expériences passées.



Terminologie : 

Histoire : succession des événements de la fiction

Récit : mise en forme de l’histoire, façon dont elle est racontée

Narration : fait de raconter, acte d’énonciation du narrateur 

Auteur : Marcel Proust, être réel

Narrateur : celui qui raconte l’histoire (“je” narrant) le narrateur de la Recherche est un écrivain et il raconte sa vie.

Héros : le “je” qui vit l’histoire (“je” narré) Instance fictive.

  ↳ le narrateur est le héros vieillit et le héros est le narrateur jeune.  



  • La cathédrale Notre-Dame d'Amiens est considérée par Ruskin comme une "Bible de pierre" qui transmet le message biblique à ceux qui ne savent pas lire ⇒ comme la bible est littéralement sur les murs, on peut la lire sans mots 
  • comprendre les enseignements religieux à travers l'art 
  • La cathédrale est divisée en plusieurs portails, chacun ayant une signification particulière. Le portail central représente le Christ, tandis que les portails latéraux sont dédiés à droite à Saint-Firmin et à gauche à la Madone (Marie, Elle est représentée à la porte sud, Vierge à l'Enfant. y a une statue d’elle qui écrase un serpent parce que Marie, en donnant naissance au Sauveur, va racheter l'humanité des péchés D'Eve. )
  • Les sculptures des portails illustrent des vertus et des vices, ainsi que des scènes de la Bible. Par exemple, le portail de Saint-Firmin est consacré aux saints et aux ecclésiastiques .
  • Les quatre feuilles sous les statues représentent des épisodes de l'Ancien Testament, annonçant l'incarnation du Christ
  • Un calendrier sculpté est présent dans les ébrasements des portails, illustrant les mois de l'année avec des symboles du zodiaque et des scènes de la vie quotidienne (des fois les années commence en décembre et d’autre en janvier) 
  • Il n'y avait pas d'autre moyen de représenter les mois que par symboles des signes astrologiques et les scènes de vie (Le plus souvent, ce sont des travaux mais aussi juste des actions)
  • décembre – noel – capricorne – on tue le cochon
  • janvier – verseau – homme a deux têtes (il regarde d'un côté vers l'année qui s'est écoulée et de l'autre vers l'année à venir) (janviers viens de janus dieu romain à deux têtes) 
  • Le langage symbolique des cathédrales a été perdu au début de la Renaissance, rendant difficile la compréhension des messages qu'elles transmettaient 



  • résurrection/jugement dernier
  • vers ← les justes vers ⇒ l’enfer 
  • Dogme catholique sur la résurrection : Selon la croyance catholique, à la mort, les âmes ne montent pas immédiatement au ciel. Au lieu de cela, elles attendent la résurrection à la fin des temps, qui implique à la fois le corps et l'âme. Ce processus est différent des vues protestantes selon lesquelles les âmes peuvent aller directement au ciel
  • schéol, shéol : Séjour des morts, dans la Bible (Le Sheol est la destination commune des justes et des impies, le pieux et juste ; Job voit en effet le Shéol comme sa destination (Job 3) : « Tous les morts s'en vont dans le Sheol, et ils y reposent ensemble, bons ou mauvais, riches ou pauvres, libres ou esclaves (Job 3:11-19). »)
  • Le corps ressuscité est appelé un « corps glorieux », ce qui est différent du corps terrestre. Il ne vieillit pas et ne succombe pas au péché. La résurrection n'est pas simplement un retour à l'état antérieur, mais une transformation en une forme parfaite. d’ailleurs quand on revient on a tous 33 ans comme le Christ)
  • Le jour du jugement, tous les individus, les vivants comme les morts, seront jugés. Un ange pèsera leurs actes, déterminant leur sort éternel. Les justes seront dirigés vers le ciel, tandis que les condamnés feront face à une punition éternelle en enfer. 
  • La façade de Notre-Dame de Paris symbolise l'intersection des royaumes divins et humains. La rosace circulaire représente l'infini, tandis que la structure carrée symbolise le royaume terrestre (carré dans un rond, Le carré est le symbole du monde fini, de la terre et de l'être humain. Le cercle c’est le divin, l'infini. Le cercle, c'est-à-dire le divin, vient s'inscrire dans le carré, c'est-à-dire la finitude humaine. Y a une statue de La vierge à l’enfant devant la rosace) 
  • L'écriture avec un grand E, c'est la Bible.
  • Quatre sens de l'Écriture : L'interprétation des textes bibliques suit une méthode établie par les Pères de l'Église (vécu entre le 1er siècle et le 6e siècle et qui ont élaboré le dogme chrétien) (1 sens littérale et 3 figurés)
  • Sens littéral : Les événements historiques tels que décrits dans la Bible (C'est-à-dire qu'on peut lire la Bible comme livre d'histoire, que le monde a été créé en six jours, Dieu a dit que la lumière soit, etc. ) ⇒ sens abandonné aujourd’hui
  • Sens allégorique/typologique c'est une mode de lecture qui consiste à relier l'Ancien Testament et le Nouveau Testament. C'est une sorte de lecture parallèle entre l'Ancien Testament et le Nouveau Testament. (mais bible hébraïque, Nouveau T annule l’ancien)
  • Sens moral : Extraire des enseignements éthiques des Écritures, tire des écritures une signification morale. Si on reprend la traversée de la mer Rouge, c'est, au sens moral, l'idée que l'homme peut échapper à la capacité de l'humain
  • Sens anagogique : Comprendre les Écritures comme une préfiguration des réalités eschatologiques (discours sur la fin du monde ou la fin des temps) :

Il consiste à voir dans l'écriture l'annonce de réalités qui se révéleront à la fin des temps. C'est le plus vague. Donc si on reprend la traversée de la mer Rouge, c'est l'annonce qu'à la fin des temps, l'humanité entière, à ce temps-là, allait se réveiller. Si on reprend la traversée de la mer Rouge, c'est l'annonce qu'à la fin des temps, l'humanité entière, à ce temps-là, allait se réveiller.

  • théorie des quatre sens a été systématisée, elle a atteint son point d'achèvement au XIIIe siècle, et elle a été systématisée par Thomas d'Aquin. C'est une théorie chrétienne, qui dit qu'on peut lire la Bible de quatre façons, quatre sortes de sens.
  • Typologie : Les personnages et les événements de l'Ancien Testament préfigurent le Christ et le Nouveau Testament, illustrant un récit continu de l'histoire du salut (Les titres se trouvent dans l'Ancien Testament. Ce sont des événements ou des personnages. Par exemple, Moïse est un titre du Christ. Il préfigure le Christ parce qu'il a donné aux hommes la première loi. Il a donné le commandement, par l’intermédiaire de Dieu, bien sûr, et le Christ, lui, a donné la nouvelle loi.)
  • Judaïsme et christianisme : La relation entre le judaïsme et le christianisme est complexe, les premiers chrétiens interprétant les Écritures hébraïques à la lumière de la vie et des enseignements du Christ. Cette lecture typologique a souvent donné lieu à des tensions théologiques
  • Représentations artistiques : La synagogue est souvent représentée yeux bandés en train de perdre sa couronne, symbolisant la transition de l'ancienne alliance à la nouvelle alliance établie par le Christ. La S perd sa couronne et c’est l’église qui l’a récupère, elle a les yeux bandé parce-qu’elle n’accepte pas la “raison” et que Jésus»


Post-Bac
3

Combray

litterature

"À la recherche du temps perdu", dont Combray est un extrait du premier tome Du côté de chez Swann, est une œuvre emblématique de Marcel Proust, à la fois roman et exploration psychologique. La backstory (contexte historique et personnel) du livre est étroitement liée à la vie de Proust et à l'époque dans laquelle il a vécu.

1. Contexte historique et littéraire

Date de publication : Le premier volume, Du côté de chez Swann, est publié en 1913, à une époque charnière pour la société française, marquée par des bouleversements sociaux, politiques et culturels. Le roman est écrit juste avant la Première Guerre mondiale, une période où la France est encore profondément attachée à ses traditions bourgeoises et aristocratiques, mais où les valeurs commencent à changer.

L’œuvre s'inscrit dans la transition entre deux époques : la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, moment où le modernisme littéraire commence à émerger. Proust est influencé par les mouvements littéraires de l’époque, tels que le symbolisme et le réalisme, mais il va plus loin, en développant une narration introspective qui s'attarde sur les souvenirs et la perception du temps.

2. Contexte personnel de Marcel Proust

Proust puise largement dans sa propre vie pour écrire À la recherche du temps perdu. Voici quelques éléments biographiques qui ont influencé l’écriture de l’œuvre :

  • Enfance et milieu social : Proust est né en 1871 dans une famille bourgeoise parisienne. Sa mère était issue d’une famille juive aisée et cultivée, et son père, un éminent médecin, représentait la classe intellectuelle. Sa famille, ses maisons de vacances et ses relations sociales nourrissent directement les lieux et les personnages de son œuvre. Par exemple, le village de Combray est largement inspiré par la ville d’Illiers, où Proust passait ses vacances chez sa tante Léonie, un personnage qui apparaît dans le livre sous ce même nom.
  • Santé fragile : Proust souffrait d’asthme depuis son enfance, ce qui l'a souvent tenu à l'écart des activités sociales et l’a conduit à mener une vie retirée, dédiée à l’écriture. Son état de santé influença son obsession pour la mémoire et le temps, thématiques qu'il explore longuement dans son œuvre. La maladie et la fragilité physique sont également des motifs récurrents dans son roman, avec des personnages qui, comme lui, doivent s’adapter à une vie limitée par la santé.
  • Vie mondaine et aristocratie : Jeune homme, Proust était proche des cercles mondains et de l’aristocratie parisienne, qu’il fréquenta grâce à ses amis et ses relations sociales. Ces expériences se retrouvent dans les passages de son œuvre qui explorent la haute société et ses codes, notamment à travers le personnage de Charles Swann et les aristocrates du côté de Guermantes.
  • La perte des proches : Proust a été profondément marqué par la perte de sa mère en 1905, un événement qui a déclenché une période de deuil et de solitude, et qui a intensifié sa réflexion sur le temps, la mémoire et la perte. Ces thèmes sont centraux dans À la recherche du temps perdu.

3. Contexte littéraire

L’évolution de la narration : Proust innove avec une forme de narration complexe et fragmentée, où les souvenirs et les sensations jouent un rôle primordial. Le roman rompt avec la tradition réaliste de l'époque en favorisant une écriture plus introspective et subjective. Le flux de conscience (ou "stream of consciousness") est un élément central de sa technique narrative, à l’image de ce que d'autres écrivains modernistes comme James Joyce et Virginia Woolf ont développé par la suite.

La mémoire involontaire : Un autre concept fondamental, introduit dans Combray avec la célèbre scène de la madeleine, est celui de la mémoire involontaire. Ce processus psychologique, inspiré des travaux contemporains sur la psychologie et la mémoire (comme ceux de Bergson), consiste à revivre des souvenirs à travers des sensations inattendues, telles que des goûts ou des odeurs. Pour Proust, cette mémoire est plus authentique et plus puissante que la mémoire volontaire, qui est contrôlée par la volonté et souvent imprécise.

4. L’écriture de l'œuvre

Proust travailla à son œuvre pendant plus de 14 ans. Son projet initial a évolué au fil du temps. Il a d’abord commencé par des essais littéraires et des textes mondains dans les années 1890 avant de se lancer dans À la recherche du temps perdu. Le roman fut en partie une réponse aux critiques qui l’accusaient de ne pas être un écrivain sérieux. Au départ, il peinait à trouver un éditeur et a dû publier le premier volume à compte d’auteur en 1913 chez Grasset, avant que Gallimard ne prenne en charge les volumes suivants après avoir compris l’importance de son travail.

5. Réception de l'œuvre

Lors de sa publication, À la recherche du temps perdu a reçu un accueil critique mitigé. Certains louaient son ambition et son style novateur, tandis que d’autres étaient déconcertés par la longueur et la lenteur du récit. Cependant, au fil du temps, l’œuvre a été reconnue comme une pierre angulaire de la littérature moderne. Proust a notamment remporté le prestigieux Prix Goncourt en 1919 pour le deuxième volume À l'ombre des jeunes filles en fleurs.

6. Inspirations littéraires et philosophiques

  • Philosophie du temps : Proust est influencé par les théories philosophiques de Henri Bergson, notamment son idée du temps subjectif, où le passé, le présent et l’avenir s’entrelacent dans la conscience humaine. Pour Proust, l’idée de "temps retrouvé" repose sur la capacité de transcender la chronologie linéaire pour revivre le passé par le biais des souvenirs.
  • Littérature : Proust s’inspire également de la tradition littéraire française, en particulier des auteurs comme Balzac, qui dépeignaient la société française avec minutie. Cependant, Proust innove en s’intéressant davantage à l’intériorité des personnages qu’à leur statut social ou à leurs actions.

7. Autobiographie déguisée

Bien que À la recherche du temps perdu ne soit pas une autobiographie à proprement parler, de nombreux éléments de l’histoire sont inspirés de la vie de Proust. Le narrateur, souvent appelé "Marcel", partage de nombreuses similitudes avec l’auteur, bien que Proust ait insisté sur le fait que son œuvre était avant tout une exploration des sensations et des souvenirs universels plutôt qu’un simple récit personnel.

8. Conclusion

Le contexte personnel et historique de À la recherche du temps perdu est fondamental pour comprendre l’œuvre. Proust a créé un roman qui dépasse les limites du réalisme traditionnel pour explorer les profondeurs de la mémoire et du temps. Sa propre vie, ses expériences mondaines, ses pertes, et sa maladie ont joué un rôle clé dans l’élaboration de ce vaste projet littéraire, une œuvre qui continue d’être étudiée pour sa profondeur psychologique et son innovation narrative.

L'œuvre de Proust est finalement une quête d'identité, une réflexion sur la manière dont le passé et le présent se mêlent dans nos souvenirs et sur la manière dont nous pouvons parfois retrouver, à travers les sensations, des instants perdus qui résonnent encore dans notre vie actuelle.

"Combray", extrait du premier tome Du côté de chez Swann dans À la recherche du temps perdu de Marcel Proust. Ce texte introduit plusieurs personnages importants qui sont profondément marqués par la mémoire et la nostalgie.

1. Le narrateur (Marcel)

  • Rôle : Le narrateur est le personnage central. Il raconte ses souvenirs d'enfance à Combray, avec une attention particulière portée à ses sensations et émotions.
  • Caractéristiques : Hypersensible, nostalgique, introspectif. Il est très attaché à sa mère, une relation qui symbolise l'amour filial et la sécurité. Sa mémoire et ses impressions subjectives façonnent la réalité qu'il décrit.
  • Relation avec le monde : Il est marqué par une quête incessante du temps perdu, explorant la manière dont les souvenirs émergent des sensations et des objets du quotidien. Les moments passés avec sa famille, notamment sa mère, sont empreints de tendresse et d'angoisse.

2. Maman (La mère du narrateur)

  • Rôle : Figure maternelle aimante et bienveillante. Sa présence est essentielle pour l’équilibre émotionnel du narrateur.
  • Caractéristiques : Elle est douce, attentionnée, et protectrice. Le narrateur est dépendant de ses marques d'affection, notamment le baiser qu’elle lui donne avant qu’il s’endorme, qui devient un rituel d’apaisement crucial pour lui.
  • Importance : Elle représente l’amour inconditionnel. Elle apaise les craintes du narrateur mais doit parfois se plier aux exigences de la vie familiale et sociale, ce qui crée de la frustration chez le narrateur, notamment lorsqu’il ne peut pas passer de temps avec elle.

3. Grand-mère

  • Rôle : Elle est un modèle de bonté et d’intellect pour le narrateur.
  • Caractéristiques : Énergique, passionnée par la nature, intellectuellement curieuse, elle est aussi soucieuse de l’éducation et du développement moral de son petit-fils. Elle a une relation très spéciale avec la nature, prenant plaisir à marcher sous la pluie et bravant les intempéries.
  • Importance : Sa figure représente la sagesse et le souci de transmettre des valeurs solides. Elle est également une figure de résilience et d’endurance.

4. Grand-père

  • Rôle : Le grand-père est un personnage secondaire mais important pour l’ambiance familiale.
  • Caractéristiques : Il est bienveillant, souvent plaisant, mais il peut être autoritaire. Il fait preuve d’une certaine ironie et distance par rapport aux situations familiales.
  • Relation avec le narrateur : Moins présent émotionnellement que la mère ou la grand-mère, il contribue cependant à la formation du monde de l’enfance du narrateur.

5. Tante Léonie

  • Rôle : Personnage reclus qui vit dans une chambre et observe la vie depuis sa fenêtre.
  • Caractéristiques : Hypocondriaque, elle se croit constamment malade et a un rapport étroit avec ses habitudes et ses rituels. Elle symbolise l’immobilisme et le repli sur soi.
  • Importance : Elle représente la figure du vieillissement et de la routine immuable, contrastant avec le monde extérieur qui continue à bouger.

6. Françoise (La domestique)

  • Rôle : Cuisinière et domestique fidèle de la famille, elle est un personnage récurrent tout au long de l’œuvre de Proust.
  • Caractéristiques : Dévouée, robuste, mais aussi d’une mentalité très rigide et bourgeoise. Elle est souvent citée pour ses commentaires et sa manière de voir la vie.
  • Importance : Françoise apporte une dimension sociale et critique au sein de la maison familiale. Elle représente un lien avec le monde extérieur à travers ses commérages et sa gestion du quotidien.

7. Swann

  • Rôle : Charles Swann est un ami de la famille. Sa présence est souvent évoquée dans les dîners et les discussions des adultes.
  • Caractéristiques : Sophistiqué, intelligent, mais son personnage est souvent vu à travers les yeux des autres, ce qui lui confère une aura mystérieuse. Sa vie privée et ses choix amoureux sont critiqués par la famille.
  • Importance : Swann incarne l’ambiguïté entre deux mondes : la bourgeoisie à laquelle il appartient par sa naissance, et l’aristocratie dont il fait partie grâce à ses relations mondaines. Son personnage préfigure une intrigue plus vaste qui sera développée dans la suite de À la recherche du temps perdu.

8. Tante Bathilde

  • Rôle : Elle est l’épouse du grand-père, une figure douce et aimante, souvent moquée pour ses excès de bonté.
  • Caractéristiques : Humble, tendre, elle est dévouée à son mari et à sa famille. Elle accepte avec résignation les petites taquineries, sans jamais perdre son sourire.
  • Importance : Elle symbolise l'amour familial et la tolérance, malgré les querelles et incompréhensions familiales. Sa douceur contraste avec la rigidité de certains autres personnages.


1. Introduction

  • Titre de l’œuvre : Combray (première partie de Du côté de chez Swann)
  • Auteur : Marcel Proust
  • Date de publication : 1913
  • Genre : Roman autobiographique et introspectif, explorant la mémoire, le temps, et les sensations.
  • Résumé global : Combray est un retour en mémoire sur l’enfance du narrateur dans le village éponyme. Le texte est une exploration des souvenirs, particulièrement ceux liés à la maison de sa tante Léonie et aux promenades dans la campagne environnante. Le récit est marqué par des thèmes comme le temps, la mémoire involontaire, et les sensations déclencheuses de souvenirs.

2. Résumé de l'histoire

Le récit commence par un retour en arrière, dans les souvenirs d'enfance du narrateur, Marcel. Il se souvient de ses nuits passées dans la maison familiale à Combray, un petit village où il passait ses vacances, notamment chez sa grand-tante Léonie. Le narrateur se remémore ses habitudes, ses angoisses liées à la séparation de sa mère au moment du coucher, ainsi que son attachement à certains rituels quotidiens.

Les journées à Combray sont marquées par des promenades dans le jardin et des dîners en famille. L'une des préoccupations centrales du narrateur est l'attente du baiser de sa mère avant de dormir, un geste de tendresse qui devient une véritable obsession. Lorsqu'il y a des invités à la maison, notamment Swann, le narrateur souffre de ne pas recevoir ce baiser, ce qui symbolise sa dépendance affective.

Marcel raconte aussi les moments passés avec sa grand-mère, une figure de bonté et d’amour pour la nature, qui l’emmène faire de longues promenades, notamment vers les lieux appelés "Le côté de Méséglise" et "Le côté de Guermantes". Ces deux itinéraires symbolisent deux façons de percevoir le monde. Méséglise est associé à la famille Swann et au monde bourgeois, tandis que Guermantes représente l’aristocratie et le monde noble que le narrateur fantasme.

L'évocation du village de Combray et de la maison de sa grand-tante est au cœur du récit. Le narrateur y décrit chaque détail : les meubles, l’odeur du jardin, les reflets de lumière. Ces descriptions minutieuses, apparemment anodines, sont des déclencheurs de souvenirs. L’un des éléments clés est la madeleine trempée dans du thé, qui provoque chez le narrateur une réminiscence intense de son passé à Combray, marquant un moment de "mémoire involontaire", concept central de l'œuvre.

3. Thèmes principaux

  • La mémoire involontaire : L’un des moments les plus célèbres du livre est la scène où le narrateur mange une madeleine trempée dans du thé, et cette expérience sensorielle ravive des souvenirs enfouis de Combray. Ce processus de mémoire involontaire joue un rôle fondamental dans l'œuvre, où des sensations déclenchent des souvenirs riches et profonds.
  • Le temps et la nostalgie : L'œuvre est imprégnée d'une réflexion sur le temps perdu, notamment celui de l'enfance. Le narrateur regrette la simplicité et la pureté de cette époque tout en s'interrogeant sur la manière dont le temps transforme les souvenirs et les relations.
  • Les sensations et l’environnement : Proust accorde une grande importance à la description des sensations et des paysages, qu’il s’agisse des couleurs de Combray au coucher du soleil, des odeurs dans le jardin, ou des sons des trains au loin. Chaque sensation semble transporter le narrateur dans un autre temps.
  • Les relations familiales : L’histoire est centrée sur les relations complexes au sein de la famille du narrateur. Son attachement à sa mère est intense, voire obsessionnel, et il a du mal à supporter toute distance entre eux. La grand-mère représente l’amour pur et le respect de la nature, tandis que la tante Léonie incarne la routine, la maladie et le repli sur soi.
  • La séparation des classes sociales : À travers la figure de Swann, qui fait partie de l’entourage familial mais qui vit dans des cercles mondains bien différents, Proust introduit une réflexion sur les divisions sociales. Swann, bien que bourgeois, se déplace dans des cercles aristocratiques, ce qui intrigue la famille du narrateur.

4. Structure et narration

Le récit de Combray est non-linéaire, construit à partir de souvenirs déclenchés par des sensations. Proust emploie une narration à la première personne, où le narrateur, Marcel, relate des souvenirs d'enfance à travers un prisme subjectif. Les descriptions détaillées et introspectives dominent l’écriture, où chaque moment du passé est analysé avec une minutie extrême.

Le texte s’étend longuement sur des réflexions intérieures, souvent déclenchées par des événements banals du quotidien. Par exemple, la scène de la madeleine permet d'introduire une digression sur le rôle de la mémoire involontaire. Ce processus transforme des gestes simples en moments de profondes réminiscences.

5. Symboles

  • La madeleine : La madeleine trempée dans du thé est un symbole de la mémoire involontaire. Ce geste simple permet au narrateur de retrouver des souvenirs qu’il croyait oubliés. Elle représente le déclencheur de la quête de Marcel pour retrouver le passé.
  • Le coucher du soleil à Combray : Les différentes lumières et teintes observées à Combray symbolisent le passage du temps et l'influence de la nature sur les souvenirs.
  • Les promenades : Les deux itinéraires vers Méséglise et Guermantes symbolisent des directions différentes dans la vie, des choix sociaux et culturels distincts que le narrateur explore.

6. Conclusion et portée de l'œuvre

Combray est une œuvre profondément introspective, qui explore le lien entre la mémoire, le temps, et l’expérience sensorielle. Proust y développe une théorie de la mémoire où les objets du quotidien peuvent être les porteurs d’un passé refoulé. L'importance accordée aux souvenirs d'enfance à Combray marque le point de départ de la vaste quête de Marcel pour retrouver le temps perdu dans le reste de À la recherche du temps perdu.

Le style de Proust, marqué par de longues phrases descriptives et des digressions sur les sensations, rend l’œuvre unique et novatrice pour son époque. Le texte est une méditation sur la manière dont nous nous souvenons et sur ce que ces souvenirs disent de nous-mêmes.

Voici quelques éléments supplémentaires et intéressants à mentionner à propos de "Combray", qui enrichissent la compréhension du texte et de son importance dans À la recherche du temps perdu :

1. Une ouverture emblématique

Le début de Combray est l’un des passages les plus célèbres de la littérature française : « Longtemps, je me suis couché de bonne heure... ». Cette phrase d'ouverture est souvent citée pour la manière dont elle capture immédiatement l'essence de l'œuvre : le rapport au temps, au sommeil, et à la mémoire. Dès ces premières lignes, Proust nous plonge dans l’univers des souvenirs et des sensations qui vont dominer le récit.

2. La structure du souvenir

Combray est structuré comme une exploration des souvenirs du narrateur. Proust présente la mémoire comme un processus complexe et fragmenté. Contrairement à une narration linéaire traditionnelle, Combray utilise la mémoire involontaire pour aller et venir dans le passé. Ce processus se reflète dans la manière dont l’histoire semble émerger par à-coups, souvent à partir de petits éléments sensoriels comme une odeur, une texture, ou un son (par exemple, le goût de la madeleine).

3. Combray, lieu mythique

Le village de Combray, inspiré d’Illiers (rebaptisé Illiers-Combray en 1971 en l’honneur de Proust), n’est pas seulement un lieu géographique. Il est un lieu de mémoire où tout devient symbolique. Combray est associé à l’enfance du narrateur, et représente un paradis perdu, une époque où la vie était plus simple, plus pure, et où chaque sensation avait une intensité particulière.

4. La madeleine

La madeleine est sans doute l'un des symboles littéraires les plus célèbres. Cette petite pâtisserie trempée dans du thé déclenche un flot de souvenirs chez le narrateur, ouvrant la porte à une réminiscence profonde et vivide de son enfance à Combray. Cet épisode incarne l'idée proustienne de la mémoire involontaire, une mémoire qui se manifeste de manière spontanée et qui est souvent plus forte que la mémoire volontaire, contrôlée par la volonté.

5. Les deux chemins : Méséglise et Guermantes

Dans Combray, deux promenades sont décrites de manière détaillée : celle du côté de Méséglise et celle du côté de Guermantes. Ces deux directions symbolisent deux aspects du monde et des influences sociales dans la vie du narrateur :

  • Le côté de Méséglise est associé à Swann et à la bourgeoisie, aux relations humaines plus directes et familières. C’est le monde plus accessible, mais aussi celui des désillusions (notamment à travers l’histoire de Swann et Odette).
  • Le côté de Guermantes est lié à l’aristocratie, à l’inaccessible et au rêve. Le narrateur est fasciné par ce monde de noblesse, distant et presque mythique.

Ces deux itinéraires représentent aussi deux aspects de la vie du narrateur : l’attachement à la réalité quotidienne et les rêves d’un autre monde, plus élevé.

6. Le rôle de l’habitude

Proust accorde une importance particulière à l’habitude, en tant que force qui conditionne nos actions et nos perceptions. Dans Combray, l’habitude permet au narrateur de s’adapter à des situations angoissantes, comme le moment du coucher, où il souffre d’être séparé de sa mère. Mais l’habitude peut aussi enfermer et anesthésier les émotions, comme il le souligne lorsqu'il décrit la routine familiale à Combray. L’habitude, chez Proust, est une double force : à la fois apaisante et limitante.

7. La critique sociale

Combray ne se limite pas à une exploration des souvenirs d’enfance, c’est aussi une observation subtile des dynamiques sociales de l’époque. À travers des personnages comme Swann, la grand-tante, ou les interactions familiales, Proust critique la rigidité des classes sociales et la manière dont les individus sont jugés en fonction de leur statut social. Il dépeint également l’hypocrisie et la petitesse de certaines relations bourgeoises, sans être moralisateur, mais en exposant la complexité des interactions humaines.

8. Une esthétique du détail

Proust excelle dans l'art de rendre l'ordinaire extraordinaire grâce à une esthétique du détail. Il s'attarde sur des descriptions très précises de la lumière, des odeurs, des objets, et des sensations, qui prennent une importance capitale dans le récit. Par exemple, les descriptions des pièces de la maison de Combray, des paysages de campagne, ou encore des scènes quotidiennes (comme l’attente du baiser de la mère) sont minutieuses et transforment ces éléments en symboles plus profonds.

9. L’importance du sommeil et des rêves

Les premières pages de Combray sont marquées par la description du narrateur qui se réveille, désorienté, après un sommeil agité. Le sommeil, chez Proust, est un état où les frontières entre le passé, le présent et l’avenir s’estompent. Le narrateur flotte entre des souvenirs et des fragments d’expériences vécues, et cette ambiguïté est un thème récurrent dans l'œuvre. Le sommeil est un moment où l’esprit peut vagabonder et se reconnecter à des souvenirs enfouis, libérant ainsi des impressions profondes.

10. L’œuvre comme une quête du temps perdu

Combray est le début d’une quête pour retrouver le temps perdu. Le narrateur, à travers l’évocation de ses souvenirs, cherche à recréer une continuité entre le passé et le présent. Le village de Combray, la maison de son enfance, et ses proches deviennent des éléments clés de cette recherche, où chaque détail est essentiel pour comprendre et revivre ce passé.

11. La mélancolie du passé

L’un des tons dominants de Combray est la mélancolie, une tristesse douce liée à l’irrévocabilité du passé. Le narrateur se souvient avec affection de cette période, mais il sait qu’elle est à jamais révolue. Cette nostalgie est exacerbée par la conscience que, même en revivant ces souvenirs, ils ne seront jamais exactement les mêmes, car le temps a altéré la perception que le narrateur en a.

12. L’universalité du récit

Bien que Combray soit profondément ancré dans la vie de Proust, il touche à des expériences universelles : l'enfance, les relations familiales, la découverte du monde, et la puissance des souvenirs. La précision des descriptions et l'exploration des sensations permettent aux lecteurs de retrouver dans ce récit des échos de leurs propres expériences, faisant de Combray un texte où chacun peut se reconnaître d’une manière ou d’une autre.

Conclusion

Combray est bien plus qu’un simple chapitre introductif, c’est une véritable porte d’entrée dans l’univers de Marcel Proust. Il pose les fondations des thèmes clés de l’œuvre, comme la mémoire, le temps, les sensations, et les relations sociales. À travers le prisme des souvenirs du narrateur, Proust propose une réflexion subtile et poétique sur la manière dont le passé est toujours présent dans nos vies, enfoui dans les objets, les lieux, et les impressions qui peuplent notre quotidien.



Marcel Proust (1871-1922) est un écrivain français, surtout connu pour son œuvre monumentale, À la recherche du temps perdu. Né à Paris dans une famille aisée, il grandit dans un milieu bourgeois cultivé. Proust était un enfant fragile, souffrant d'asthme, ce qui marqua sa santé tout au long de sa vie.

Après des études de droit et de lettres, il fréquente les salons mondains de Paris, où il observe la haute société, une source d'inspiration majeure pour son écriture. Bien que sa famille souhaitât qu'il fasse carrière dans l'administration, Proust s'orienta vers la littérature.

Son chef-d'œuvre, À la recherche du temps perdu, est une série de sept romans publiés entre 1913 et 1927. C'est une exploration profonde de la mémoire, du temps et des émotions humaines, avec des thèmes comme l'amour, la jalousie, l'art et la société. Le récit se concentre sur la quête personnelle de l'écrivain pour comprendre sa propre existence à travers ses souvenirs.

Proust mourut en 1922 avant de terminer l'édition complète de son œuvre, mais il laissa une empreinte durable sur la littérature moderne avec son style introspectif et complexe.

Proust travail sur plusieur fragments en même temps, n’arrête pas d’écrire, ajoute encors des bout, réécrit des passages encore et encore (processus de réécriture, 



1. Le cadre familial de Marcel Proust

Marcel Proust est né le 10 juillet 1871 à Paris dans une famille bourgeoise aisée. Son père, Adrien Proust, était un médecin réputé, spécialiste des épidémies et professeur à la faculté de médecine. Sa mère, Jeanne Weil, était d’origine juive alsacienne, issue d'une famille de banquiers. Cultivée et attentive, elle a joué un rôle majeur dans la formation intellectuelle de Marcel, lui transmettant son amour de la littérature et de la culture.

Marcel a grandi dans un milieu bourgeois, où l’éducation et les arts avaient une place centrale. Il a une relation très proche avec sa mère, dont il héritera une grande sensibilité et un goût prononcé pour la littérature. L’influence de cette relation mère-fils sera décisive dans sa vie et dans son œuvre. Le décès de sa mère en 1905 le bouleversera profondément.

Son père, bien que distant en apparence, soutenait également son fils, même si la carrière littéraire de Marcel, qui souffrait d'une santé fragile, n’était pas forcément ce que son père avait imaginé pour lui.

2. L'orientation sexuelle de Marcel Proust

Marcel Proust était homosexuel, bien que cette question soit restée longtemps cachée à cause du contexte social de l'époque. Son orientation sexuelle a influencé sa vision de l'amour et de la société, sans pour autant être ouvertement affirmée dans ses œuvres. Les relations homosexuelles, encore taboues à cette époque, sont parfois présentes de manière voilée ou implicite dans son œuvre majeure, À la recherche du temps perdu.

Il a entretenu plusieurs relations avec des hommes, dont Reynaldo Hahn, un compositeur vénézuélien, qui a été son premier grand amour. Leur relation, bien que marquée par une grande complicité, s’est terminée, mais ils sont restés proches. D'autres relations amoureuses avec des hommes ont ponctué la vie de Proust, notamment avec des domestiques ou des hommes plus jeunes issus de milieux modestes, comme Alfred Agostinelli, qui a inspiré le personnage d'Albertine dans À la recherche du temps perdu.

Proust, bien qu'il ait eu des amitiés avec des femmes et ait pu montrer un certain intérêt pour la vie mondaine féminine, n'a jamais été marié, et son œuvre explore avec une profondeur psychologique les complexités de l’amour, qu’il soit hétérosexuel ou homosexuel.

3. Relation avec la Bible et la religion

Bien que Proust ait grandi dans une famille où la religion n'était pas particulièrement pratiquée (son père était catholique et sa mère d'origine juive), la question religieuse est présente dans son œuvre, mais souvent de manière allégorique ou symbolique.

Proust lui-même n'était pas croyant au sens conventionnel, mais il avait une culture religieuse riche, notamment grâce à ses lectures. La Bible et des références chrétiennes apparaissent fréquemment dans À la recherche du temps perdu. Ces références sont parfois utilisées de manière ironique ou symbolique pour aborder des questions plus universelles, comme le temps, la souffrance ou la rédemption. Par exemple, il fait parfois des parallèles entre des scènes bibliques et des situations de sa vie mondaine, soulignant ainsi les contrastes et les contradictions entre la spiritualité et la société.

Dans son œuvre, les questionnements existentiels liés à la mort, à l’immortalité, et à la quête d’une vérité intemporelle, reflètent en quelque sorte une dimension spirituelle, même si elle n'est pas nécessairement religieuse au sens strict. Proust semble avoir vu dans l’art et dans la mémoire des chemins d’éternité qui suppléaient à une foi religieuse classique.

Conclusion

Marcel Proust, issu d'un milieu bourgeois et intellectuellement favorisé, a développé une œuvre riche en questionnements sur l'amour, la mémoire, et le temps. Son orientation homosexuelle, bien qu'occultée dans la société de l'époque, a influencé ses représentations littéraires de l'amour et du désir. Sa relation avec la Bible et la religion, bien qu'indirecte, témoigne d'une quête spirituelle qui se manifeste principalement dans son approche de la mémoire et de la création artistique, un moyen pour lui de transcender les limites du temps et de la mort.

La mémoire chez Proust : Il y a deux types de mémoire : - - 

Mémoire volontaire: 

Le sujet fournit un effort et on se souvient de quelque chose.  C’est un effort volontaire. Parfois elle est inutile à l’heure de faire venir des souvenirs 

oubliés. ⇒ action de mémoire 

La mémoire involontaire : 

Le sujet est soumis à ses souvenirs qui sont déclenchés par des sensations physiques, comme l'exemple célèbre de la madeleine trempée dans le thé. C’est l’oubli suivi d’une sensation physique analogue à une autre sensation physique dans le passé. Le pas suivant est le surgissement des souvenirs du temps passé qui se correspond avec cette sensation physique. Les souvenirs ne sont pas physiques.  ⇒  processus de mémoire qui se réveille. 



3.6 La composition de la Recherche


Cyclique 


À la recherche du temps perdu (1906-1922) est une œuvre littéraire complexe, à la fois autobiographique et fictive, qui explore des thèmes profonds liés au temps, à la mémoire, à l'amour et à l'art. La Recherche raconte la quête du narrateur, Marcel (souvent identifié à Proust lui-même), pour comprendre le sens de la vie et pour retrouver des moments perdus de son passé à travers la mémoire. L’œuvre suit son évolution depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte, décrivant les relations sociales, les amours, les désillusions, et son engagement vers une vocation artistique.

Le récit de Proust est non linéaire et souvent digressif. Le narrateur interrompt fréquemment la narration principale pour des réflexions sur le passé ou des analyses psychologiques et sociales. Cette structure correspond à la façon dont fonctionne la mémoire : les souvenirs surgissent de façon imprévisible, souvent déclenchés par des sensations ou des objets.


Le récit est divisé en sept volumes :

  1. Du côté de chez Swann (1913) – Premier volume qui introduit les personnages clés (Swann, Odette, Gilberte) et le thème de l'amour.
  2. À l'ombre des jeunes filles en fleurs (1919) – Décrit la jeunesse du narrateur et ses premières amours, notamment avec Gilberte et les jeunes filles en fleurs, dont Albertine.
  3. Le Côté de Guermantes (1920-1921) – Plongée dans la haute société, avec une observation minutieuse des mœurs aristocratiques.
  4. Sodome et Gomorrhe (1921-1922) – Exploration de la sexualité et des amours homosexuels, en particulier à travers les personnages de Charlus et d’Albertine.
  5. La Prisonnière (1923) – Décrit la relation obsessionnelle et possessive du narrateur avec Albertine, qui vit chez lui.
  6. Albertine disparue (ou La Fugitive, 1925) – Récit de la fuite et de la mort d’Albertine, et des réflexions du narrateur sur son amour pour elle.
  7. Le Temps retrouvé (1927) – Volume final, où le narrateur trouve enfin la clé pour comprendre le sens de son existence et se consacrer à l'écriture.

Le narrateur de La Recherche est un personnage qui partage le prénom de l'auteur, Marcel, mais il ne faut pas les confondre complètement. La narration est faite à la première personne du singulier, et tout est perçu à travers le regard subjectif du narrateur. Celui-ci raconte son histoire avec le recul du temps, souvent depuis un futur incertain, rétrospectivement, en analysant ses propres expériences passées.



Terminologie : 

Histoire : succession des événements de la fiction

Récit : mise en forme de l’histoire, façon dont elle est racontée

Narration : fait de raconter, acte d’énonciation du narrateur 

Auteur : Marcel Proust, être réel

Narrateur : celui qui raconte l’histoire (“je” narrant) le narrateur de la Recherche est un écrivain et il raconte sa vie.

Héros : le “je” qui vit l’histoire (“je” narré) Instance fictive.

  ↳ le narrateur est le héros vieillit et le héros est le narrateur jeune.  



  • La cathédrale Notre-Dame d'Amiens est considérée par Ruskin comme une "Bible de pierre" qui transmet le message biblique à ceux qui ne savent pas lire ⇒ comme la bible est littéralement sur les murs, on peut la lire sans mots 
  • comprendre les enseignements religieux à travers l'art 
  • La cathédrale est divisée en plusieurs portails, chacun ayant une signification particulière. Le portail central représente le Christ, tandis que les portails latéraux sont dédiés à droite à Saint-Firmin et à gauche à la Madone (Marie, Elle est représentée à la porte sud, Vierge à l'Enfant. y a une statue d’elle qui écrase un serpent parce que Marie, en donnant naissance au Sauveur, va racheter l'humanité des péchés D'Eve. )
  • Les sculptures des portails illustrent des vertus et des vices, ainsi que des scènes de la Bible. Par exemple, le portail de Saint-Firmin est consacré aux saints et aux ecclésiastiques .
  • Les quatre feuilles sous les statues représentent des épisodes de l'Ancien Testament, annonçant l'incarnation du Christ
  • Un calendrier sculpté est présent dans les ébrasements des portails, illustrant les mois de l'année avec des symboles du zodiaque et des scènes de la vie quotidienne (des fois les années commence en décembre et d’autre en janvier) 
  • Il n'y avait pas d'autre moyen de représenter les mois que par symboles des signes astrologiques et les scènes de vie (Le plus souvent, ce sont des travaux mais aussi juste des actions)
  • décembre – noel – capricorne – on tue le cochon
  • janvier – verseau – homme a deux têtes (il regarde d'un côté vers l'année qui s'est écoulée et de l'autre vers l'année à venir) (janviers viens de janus dieu romain à deux têtes) 
  • Le langage symbolique des cathédrales a été perdu au début de la Renaissance, rendant difficile la compréhension des messages qu'elles transmettaient 



  • résurrection/jugement dernier
  • vers ← les justes vers ⇒ l’enfer 
  • Dogme catholique sur la résurrection : Selon la croyance catholique, à la mort, les âmes ne montent pas immédiatement au ciel. Au lieu de cela, elles attendent la résurrection à la fin des temps, qui implique à la fois le corps et l'âme. Ce processus est différent des vues protestantes selon lesquelles les âmes peuvent aller directement au ciel
  • schéol, shéol : Séjour des morts, dans la Bible (Le Sheol est la destination commune des justes et des impies, le pieux et juste ; Job voit en effet le Shéol comme sa destination (Job 3) : « Tous les morts s'en vont dans le Sheol, et ils y reposent ensemble, bons ou mauvais, riches ou pauvres, libres ou esclaves (Job 3:11-19). »)
  • Le corps ressuscité est appelé un « corps glorieux », ce qui est différent du corps terrestre. Il ne vieillit pas et ne succombe pas au péché. La résurrection n'est pas simplement un retour à l'état antérieur, mais une transformation en une forme parfaite. d’ailleurs quand on revient on a tous 33 ans comme le Christ)
  • Le jour du jugement, tous les individus, les vivants comme les morts, seront jugés. Un ange pèsera leurs actes, déterminant leur sort éternel. Les justes seront dirigés vers le ciel, tandis que les condamnés feront face à une punition éternelle en enfer. 
  • La façade de Notre-Dame de Paris symbolise l'intersection des royaumes divins et humains. La rosace circulaire représente l'infini, tandis que la structure carrée symbolise le royaume terrestre (carré dans un rond, Le carré est le symbole du monde fini, de la terre et de l'être humain. Le cercle c’est le divin, l'infini. Le cercle, c'est-à-dire le divin, vient s'inscrire dans le carré, c'est-à-dire la finitude humaine. Y a une statue de La vierge à l’enfant devant la rosace) 
  • L'écriture avec un grand E, c'est la Bible.
  • Quatre sens de l'Écriture : L'interprétation des textes bibliques suit une méthode établie par les Pères de l'Église (vécu entre le 1er siècle et le 6e siècle et qui ont élaboré le dogme chrétien) (1 sens littérale et 3 figurés)
  • Sens littéral : Les événements historiques tels que décrits dans la Bible (C'est-à-dire qu'on peut lire la Bible comme livre d'histoire, que le monde a été créé en six jours, Dieu a dit que la lumière soit, etc. ) ⇒ sens abandonné aujourd’hui
  • Sens allégorique/typologique c'est une mode de lecture qui consiste à relier l'Ancien Testament et le Nouveau Testament. C'est une sorte de lecture parallèle entre l'Ancien Testament et le Nouveau Testament. (mais bible hébraïque, Nouveau T annule l’ancien)
  • Sens moral : Extraire des enseignements éthiques des Écritures, tire des écritures une signification morale. Si on reprend la traversée de la mer Rouge, c'est, au sens moral, l'idée que l'homme peut échapper à la capacité de l'humain
  • Sens anagogique : Comprendre les Écritures comme une préfiguration des réalités eschatologiques (discours sur la fin du monde ou la fin des temps) :

Il consiste à voir dans l'écriture l'annonce de réalités qui se révéleront à la fin des temps. C'est le plus vague. Donc si on reprend la traversée de la mer Rouge, c'est l'annonce qu'à la fin des temps, l'humanité entière, à ce temps-là, allait se réveiller. Si on reprend la traversée de la mer Rouge, c'est l'annonce qu'à la fin des temps, l'humanité entière, à ce temps-là, allait se réveiller.

  • théorie des quatre sens a été systématisée, elle a atteint son point d'achèvement au XIIIe siècle, et elle a été systématisée par Thomas d'Aquin. C'est une théorie chrétienne, qui dit qu'on peut lire la Bible de quatre façons, quatre sortes de sens.
  • Typologie : Les personnages et les événements de l'Ancien Testament préfigurent le Christ et le Nouveau Testament, illustrant un récit continu de l'histoire du salut (Les titres se trouvent dans l'Ancien Testament. Ce sont des événements ou des personnages. Par exemple, Moïse est un titre du Christ. Il préfigure le Christ parce qu'il a donné aux hommes la première loi. Il a donné le commandement, par l’intermédiaire de Dieu, bien sûr, et le Christ, lui, a donné la nouvelle loi.)
  • Judaïsme et christianisme : La relation entre le judaïsme et le christianisme est complexe, les premiers chrétiens interprétant les Écritures hébraïques à la lumière de la vie et des enseignements du Christ. Cette lecture typologique a souvent donné lieu à des tensions théologiques
  • Représentations artistiques : La synagogue est souvent représentée yeux bandés en train de perdre sa couronne, symbolisant la transition de l'ancienne alliance à la nouvelle alliance établie par le Christ. La S perd sa couronne et c’est l’église qui l’a récupère, elle a les yeux bandé parce-qu’elle n’accepte pas la “raison” et que Jésus»


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