Introduction
La question centrale du texte est la suivante : les théories scientifiques décrivent-elles le monde réel ou sont-elles simplement des outils pour prédire et organiser nos perceptions ?
- Réalisme scientifique : Les théories scientifiques reflètent une réalité indépendante et objective.
- Antiréalisme scientifique (ou instrumentalisme) : Les théories ne sont que des instruments permettant de prédire des phénomènes, sans prétendre
- refléter la réalité.
I. Les théories scientifiques
a) Compréhension des concepts
- Réalisme métaphysique : Le monde existe indépendamment de l'esprit humain.
- Réalisme naïf : Les objets perçus existent tels qu'ils apparaissent.
- Réalisme scientifique : La science vise à découvrir des vérités sur le monde objectif.
- Antiréalisme scientifique : Les théories sont des outils pratiques pour prédire des phénomènes, sans garantir une correspondance avec le réel. Exemple : Pierre Duhem, défenseur de l'instrumentalisme, considérait que la science explique "comment" mais pas "pourquoi".
b) Composantes d'une théorie scientifique
- Partie épistémique : Lois empiriques expliquant et prédisant des phénomènes observables.
- Partie ontologique : Postulation d'entités inobservables pour expliquer ces phénomènes.
- Exemple : Les forces gravitationnelles dans les lois de Newton sont testables et vérifiables, contrairement aux "entéléchies" néo-vitalistes, qui restent invérifiables.
II. Le statut des entités théoriques
a) Réalité des entités inobservables
- Les entités théoriques (atomes, particules, etc.) ne sont accessibles qu'à travers des instruments et des théories préexistantes.
- Exemple : Photo d’un ion de strontium (2018). Bien qu’il ne s’agisse pas d’une observation directe, elle valide une représentation théorique.
b) Arguments pour et contre le réalisme
- Argument de l'absence de miracle (Putnam) : Le succès prédictif des théories implique leur vérité, sinon ce serait un "miracle".
- Méta-induction des antiréalistes : L'histoire des sciences montre que des théories autrefois considérées comme vraies (phlogistique, calorique) se sont révélées fausses. Les théories actuelles pourraient suivre le même sort.
- Objection réaliste : Les théories modernes (ex : relativité, évolution) sont plus robustes et centrées que celles du passé, rendant la méta-induction moins pertinente.
III. Les arguments de Quine
a) Sous-détermination empirique
- Une théorie scientifique n'est jamais la seule explication possible pour un ensemble d'observations. Deux théories incompatibles peuvent produire les mêmes prédictions.
b) Indétermination de la référence
- Le langage scientifique reflète des schèmes conceptuels propres à chaque théorie. Traduire une théorie dans une autre impose des biais.
- Exemple : La conception de l'atome diffère entre Démocrite et la physique moderne.
c) Conclusion de Quine
- Bien qu'il soit impossible de trancher entre deux théories empiriquement équivalentes, cela ne conduit pas au relativisme total. Chaque théorie peut être valide dans son propre cadre.
IV. Réalisme vs Antiréalisme : un débat sans fin
- Réalisme : Les théories décrivent une réalité objective.
- Antiréalisme : Les théories sont des outils, et la correspondance avec une réalité indépendante est incertaine.
- Les deux positions s'opposent sur la question de la correspondance entre le langage scientifique et le monde réel.
- Ce résumé met en lumière les enjeux philosophiques du réalisme et de l'antiréalisme, tout en montrant leur pertinence dans la compréhension des sciences modernes. Si vous souhaitez approfondir un point spécifique, n'hésitez pas à demander